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Certaines destinations serrent la vis pour protéger leurs écosystèmes

Publié le 9 juillet 2023 à 22h00

Calanque de Cassis
Calanque de Cassis

Les stations balnéaires, les criques et les plages paradisiaques sont des destinations prisées par les visiteurs en quête de détente et de beauté naturelle. Cependant, la popularité grandissante de ces lieux idylliques peut entraîner des conséquences néfastes pour l'environnement. Afin de préserver ces espaces naturels fragiles, de plus en plus de communes optent pour l'instauration de mesures restrictives. Celles-ci passent principalement par la réservation. 

Depuis quelques années, certaines municipalités font la Une de l’actualité avec des mesures aux allures aussi drastiques qu’absurdes (parfois), mais très souvent urgentes. Parmi les dernières en date, la « taxe selfie » mise en place à Iseltwald, petit village Suisse, où les touristes affluent pour se prendre en photo sur un ponton rendu célèbre par une série Netflix. Face à l’afflux de visiteurs – 400 000 par an pour un village de… 400 habitants – et ses nuisances, le maire a décidé de faire payer 5 francs suisses pour accéder au bord du lac. De l’autre côté des Alpes, à Portofino, l’une des plus belles et prisées stations balnéaires d’Italie, le maire a mis en place des zones d'attente interdites. Toute personne surprise à traîner trop longtemps sur le port entre 10h30 et 18h risque une amende de 270 euros. La ville compte elle aussi un peu plus de 400 habitants, mais attire de nombreux touristes, dont le nombre dépasse parfois 10 000 durant la saison estivale. Il en résulte des rues surchargées et des kilomètres d’embouteillages. Ces mesures extrêmes peuvent faire sourire mais, face à l’urgence climatique, la sensibilisation ne suffit parfois plus.

Réserves sur réservation

Cette année encore, le parc national des calanques de Marseille fait parler de lui avec une décision audacieuse. Si vous envisagez de découvrir les magnifiques calanques de Sugiton et des Pierres Tombées cet été, tenez-vous prêt à réserver votre créneau en ligne, sinon vous risquez de vous exposer à une amende de 68 euros lors des contrôles. Victimes de leur propre succès, les calanques accusent une surfréquentation touristique qui cause une érosion des sols alarmante et une pollution considérable. 

Il est donc grand temps d'agir pour préserver ces trésors naturels. Pour ce faire, les autorités ont décidé de limiter les places à 400 personnes par jour, soit six fois moins que la fréquentation habituelle lors des périodes de grande affluence estivale. Autant dire que les réservations vont s'envoler à une vitesse folle ! Cette mesure s'applique aux deux derniers week-ends de juin, ainsi qu'à toute la saison estivale, du 1er juillet au 3 septembre. 

D'ailleurs, ce n'est pas la seule région à prendre des mesures drastiques. L'île de Porquerolles, située dans le parc national de Port-Cros, a également décidé de s'attaquer au fléau de la surfréquentation. Avec pas moins de 10 000 passagers débarqués en une seule journée et 2 000 bateaux ancrés devant les plages, il était temps de dire stop ! À partir de cet été, seuls 6 000 visiteurs par jour seront autorisés à embarquer vers l'île. L'île Lavezzi en Corse souffre aussi des assauts incessants des touristes. Avec 300 000 visiteurs chaque année et jusqu'à 3 000 personnes en une seule journée, l'île de 69 hectares est littéralement prise d'assaut. Pour y accéder cet été, il faudra obtenir une autorisation ou réserver votre place à l'avance. 

Si certains trouvent ça excessif, le concept de réservation n’est pas tout à fait farfelu lorsqu’il s’agit d’organiser ses vacances ou autres excursions. D’autant plus que c’est l’occasion de découvrir ces lieux de manière privilégiée avec moins de monde ! En réduisant la pression humaine, en gérant durablement le tourisme, en préservant les écosystèmes sensibles et en sensibilisant les visiteurs, ces mesures permettent d’assurer la pérennité et la beauté naturelle de ces lieux prisés. Alors oui, c’est un peu plus de travail en amont mais quel plaisir de pouvoir quand même profiter de ces espaces, même avec parcimonie.

Autrice : Carla P

Crédit Photo : ventdusud

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