# Économie

Face à l’épineux problème de la climatisation, quelles solutions ? 

Publié le 12 septembre 2023 à 22h00

Femme se refraichissant devant son frigo
Femme se refraichissant devant son frigo

Les systèmes de climatisation sont-ils vraiment polluants ? Existe-t-il des alternatives durables ? Retour sur le fonctionnement de la clim’, ses avantages et ses effets, pour une consommation plus raisonnée. 

C’est un fait établi par (presque) tout le monde : la climatisation est mauvaise pour l’environnement. Selon l’ADEME, elle serait même responsable de près de 5 % des émissions d’équivalent CO2 du secteur du bâtiment, considéré par l’Agence comme le premier consommateur d’énergie. Pourtant, face aux vagues de chaleur estivales, la climatisation peut être une « mesure d’adaptation vitale » pour les personnes fragiles, estimait la climatologue Cécile de Munck auprès de Libération. Les fortes chaleurs avaient ainsi causé la mort de plus de 60 000 personnes en Europe à l’été 2022. 

Comment trouver le juste milieu pour privilégier la fraîcheur dans son habitation ou au bureau, sans pour autant faire fi de son empreinte environnementale ? Existe-t-il une « clim' écolo » miracle ? Retour sur l’épineux problème de la climatisation, qui réchauffe l’environnement mais nous permet aussi de respirer plus tranquillement. 

Pourquoi les climatiseurs polluent  ? 

Les technologies de climatisation sont diverses et variées, allant de climatisations réversibles équipant les maisons individuelles aux petits aérateurs mobiles pour appartement de centre-ville. Mais leur principe est similaire : le climatiseur produit de l’air (frais) à partir de l’air (chaud) qu'il pompe, grâce à un changement de phase réalisé par un liquide frigorigène, qui permet le bon fonctionnement de ce cycle de changement d’états. 

Le site Numerama explique avec pédagogie le fonctionnement précis de ce fonctionnement. Mais, pour comprendre la pollution créée par l’air conditionné, il y a essentiellement trois choses à prendre en compte : les liquides frigorigènes, pourtant essentiels au fonctionnement des climatiseurs comme des frigos, participent à la destruction de la couche d’ozone. Si ceux-ci ne sortent pas du circuit du climatiseur en temps normal et si les appareils sont aux normes, ils conservent un impact lors de la production et fabrication des produits.

Mais la problématique principale des climatiseurs réside surtout dans leur consommation d’électricité et dans l’air chaud qu’ils expulsent En produisant de l’air frais à l’intérieur, les clims rejettent de la chaleur résiduelle dans l’atmosphère et participent au phénomène des îlots de chaleur urbain. Un cercle vicieux : en voulant se rafraîchir, on augmente la température extérieure. 

En produisant de l’air frais à l’intérieur, les clims rejettent de la chaleur résiduelle dans l’atmosphère

Quelles solutions pour les adeptes de la climatisation ?

Les effets négatifs de la climatisation sur l’environnement sont donc avérés, tandis que son utilisation est en constante évolution au sein des ménages : ils étaient 14 % à posséder une clim' en 2016, pour 25 % en 2020, et ce chiffre continue d’augmenter, explique encore l’ADEME. Autre problématique : en période de forte chaleur, les consommateurs ont tendance à se tourner vers des appareils à moindre coût et de « dépannage » dont l’empreinte est plus forte que des climatiseurs de qualité. 

Alors, quelles solutions ? Il en existe deux sortes : les solutions tournées vers une utilisation plus raisonnée et intelligente de l’air conditionné et celles tournées vers des climatiseurs plus respectueux de l’environnement. 

Car ils existent, les systèmes de climatisation écologiques ! Il y a d’abord le bio-climatiseur, aussi connu sous le nom de rafraîchisseur d’air évaporatif. Cet appareil reproduit l’évaporation naturelle de l’eau pour rafraîchir l’air. Silencieux, peu gourmand en énergie, c’est une solution intéressante. Il existe aussi des climatiseurs solaires qui consomment moins d’énergie, mais continuent de rejeter de l’air chaud. Comme l’explique l’ADEME, le choix de son équipement est essentiel, même si l’on se tourne vers un matériel traditionnel : les écarts de consommation et d’émissions de chaleur peuvent être très significatifs. 

Les bons gestes pour limiter sa consommation 

Restent encore les (bons) gestes à adopter pour limiter l’impact de sa climatisation sur l’environnement. En voici quelques-uns : 

  • Limiter le recours à la climatisation et ne pas descendre en dessous de 26 degrés, surtout en période de forte chaleur. Passer d’une température de 22° à 27° permet de diviser par deux la consommation d’énergie des appareils. 
  • Ne pas dépasser les 7° de différence entre la température extérieure et intérieure.
  • Préférer les ventilateurs tant que faire se peut, car ils consomment toujours moins que les climatiseurs. 
  • Avoir une utilisation raisonnée : privilégier l’aération naturelle, éteindre la climatisation lorsque l’on quitte son lieu de vie, etc. 

Autant de petites astuces qui permettront de limiter l’empreinte de ses équipements. Les personnes non vulnérables peuvent aussi, en période de forte chaleur, privilégier des petites astuces comme accrocher des draps mouillés à sa fenêtre pour faire redescendre la température intérieure. La climatisation, un problème pour l’environnement ? Sans aucun doute, mais dans les cas où son usage est nécessaire, des solutions existent pour limiter son impact environnemental et il est encore temps d’en prendre conscience. 

Auteur : Benjamin B

Crédit Photo : demaere

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