# Économie

Vivre dans un dôme (géodésique), c’est bon pour la planète ? 

Publié le 26 avril 2023 à 22h00

Dome Géodesique
Dome Géodesique

Et si nous vivions tous sous un dôme ? Des hôtels péruviens aux petites maisons bulles de la campagne française, ces habitats semi-sphériques, popularisés dans les années 1970, reviennent à la mode. Pour les bonnes raisons.

Vivre dans un quoi ? Un dôme ! Géodésique, qui plus est. Une forme d’habitat pas si nouvelle qui préserve naturellement l’énergie par sa forme, à rebours de nos maisons presque cubiques et offre un nouveau regard sur nos logements. Le futur de la maison éco-responsable ? Peut-être bien. 

La petite histoire des dômes 

Un peu d’histoire, ça vous tente ? C’est en 1960 que l’architecte américain Robert Buckminster Fuller construit la toute première maison géodésique - une notion au départ liée à la géographie et la géométrie mais qui, ici, représente plus prosaïquement sa forme en demi-sphère, fondée sur un assemblage de nombreux triangles. Il emménage dans sa petite maison sous la forme d’un dôme, dans l’Illinois, et fait breveter son concept avant de l’exporter. C’est ainsi que, pour l’Exposition universelle de Montréal de 1967, l’architecte conçoit la Biosphère : le dôme géodésique le plus imposant du monde, mesurant 76 mètres de diamètre et 61 de hauteur. Les dômes géodésiques deviennent alors mondialement connus. 

Si Fuller lui-même a vécu dans sa maison dôme jusqu’à sa mort, son héritage a largement dépassé les frontières de l’Amérique du Nord : on retrouve désormais des hôtels dômes au Pérou, des musées dômes comme celui de Dali, en Catalogne, des serres dômes destinées aux cultures et même des stations de recherche comme le dôme géodésique de la base antarctique Amundsen-Scott.

Des maisons résistantes et écologiques 

Mais pourquoi cette forme semi-sphérique a-t-elle connu ce succès - et qu’en est-il des maisons dômes comme celle de Fuller, aussi appelées maisons bulles ? Se sont-elles développées ou les a-t-on un peu oubliées ? 

Dans les années 1970, le mouvement hippie popularisa fortement les maisons dômes, avec « plus de 75 000 dômes géodésiques érigés à travers le monde » durant cette période, racontait l’architecture Kirstoffer Teljgaard, à nos confrères de 18h39 sur le sujet. Visuellement proche de certaines habitations humaines primitives, comme l’igloo ou la yourte, le dôme est aussi une combinaison parfaite entre la nature - la Terre elle-même - et les lois mathématiques. Peu étonnant, donc, que certaines communautés y trouvent une signification symbolique, sinon mystique.

Mais c’est surtout son intérêt écologique et ses qualités physiques intrinsèques qui nous intéressent aujourd’hui. Un dôme est autoportant, sans pilier de soutien à l’intérieur, avec un ossature fondée sur l’assemblage de triangles (en bois, bambou, acier, aluminium, etc) : le vent « glisse » sur ses formes, contrairement à une maison cubique, tandis que les formes triangulaires favorisent la stabilité grâce à des angles fixes. Mais sa forme semi-sphérique elle-même permet aussi de préserver la chaleur,  tout en favorisant la ventilation : le dôme reçoit la chaleur de toutes parts, mais il y a moins de surface à isoler pour retenir la chaleur que dans une maison avec des murs et un toit. C’est pour cela que l’on trouve des serres dômes ou des centres de recherche dans des conditions extrêmes sous forme de dômes.

Demain, vivrons-nous dans un dôme ? 

Alors, convaincus ? Vous n’êtes pas le ou la seul.e. Au-delà de de nos amis hippies et des scientifiques de l’Antarctique, la maison bulle convainc de plus en plus de particuliers. Sur YouTube, le vidéaste Jacob Khartu raconte comment il a construit lui-même son dôme géodésique pour quelques milliers d’euros en pleine campagne et son impression de « vivre dehors ». A mille kilomètres au nord d’Oslo, à la frontière du cercle arctique, une famille norvégienne a aussi pris ses aises sous un dôme géodésique on ne peut plus luxueux : c’est une maison construite sous un dôme, pour bénéficier de tous les apports écologiques de la structure tout en construisant trois étages pour toute la famille. 

Si les années 1990 et la multiplication des HLM, avec l’augmentation de la population et l’urbanisation, ont fait fait perdre de l’attrait au dôme, celui-ci reprend des formes. Peu cher, durable, démontable facilement, il deviendra peut-être le symbole d’une envie de vivre (et habiter) différemment dans les années à venir. 

Auteur : Benjamin B

Crédit Photo : 3000ad

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