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À Nontron, un musée unique retrace l’épopée du tennis à travers ses raquettes

Publié le 14 août 2025 à 07h56

C’est un musée confidentiel, niché dans le Périgord, mais qui ravira les passionnés de tennis comme les amateurs d’objets rares. À Nontron, Jean-Claude Marty a réuni plus de 800 raquettes pour raconter, à sa façon, l’histoire d’un sport international.

Installé à Nontron depuis plusieurs années, Jean-Claude Marty, ancien professeur de tennis, n’a jamais posé la raquette. Ou plutôt : il les a toutes gardées. Ce passionné a transformé sa maison en un lieu unique, le Musée du Tennis des Truffières, inauguré en novembre 2021. Sur 80 m², plus de 800 raquettes sont accrochées aux murs, exposées dans des vitrines, ou rangées par époque. De la plus ancienne à la plus technologique, chaque pièce est soigneusement mise en scène et racontée avec précision.

Pour nourrir sa collection, ce retraité passionné a ses habitudes. Il scrute régulièrement les plateformes comme Leboncoin, toujours à l’affût de modèles oubliés. Il chine aussi dans les brocantes, où il lui arrive de tomber sur des pièces exceptionnelles, comme cette raquette en bois brut de 1874, achetée une quarantaine d’euros et aujourd’hui estimée à plus de 5 000. À cela s’ajoutent les dons spontanés : clubs, anciens joueurs ou simples passionnés lui confient volontiers leurs raquettes, sensibles à son projet atypique.

Une fresque de l’histoire du tennis

La collection ne se contente pas d’accumuler des objets. Elle raconte, dans le détail, l’évolution de la raquette de tennis: du bois verni à la fibre de carbone, des cordages naturels aux capteurs électroniques. On y croise la Dunlop Maxply, star des années 1960, ou la dernière raquette en bois à avoir gagné un Grand Chelem, celle de Yannick Noah en 1983.

Mais ce qui impressionne le plus, c’est la galerie des champions du Grand Chelem. Depuis 1968 et le début de l’ère Open, Jean-Claude s’est donné pour mission de retrouver les raquettes utilisées par tous les vainqueurs des tournois majeurs, hommes et femmes confondus : Roland-Garros, Wimbledon, US Open et Open d’Australie. Le mur en est tapissé, une véritable frise sportive.

Des pièces rares et insolites

Outre les pièces de légendes, le musée regorge aussi de curiosités. Certaines raquettes ont des formes étonnantes : tamis octogonal, manche double, radar intégré. D'autres ont marqué l’histoire par leur originalité, comme la raquette « spaghetti » de 1971, interdite peu après son apparition car jugée « déloyale » !!!

Et pour les plus curieux, une vitrine spéciale attire tous les regards : celle qui expose la tenue d’arbitre de Carlos Ramos, portée lors de la finale Federer-Nadal à Wimbledon 2007. Un clin d’œil à l’arrière-scène du tennis professionnel.

Un musée vivant 

Jean-Claude ne se contente pas de montrer : il raconte, il transmet. Les visites sont gratuites et se font uniquement sur rendez-vous, pour prendre le temps. Il guide lui-même les visiteurs, ponctuant la découverte d’anecdotes, de détails techniques, de souvenirs personnels. Il est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés à l’histoire de ces objets, notamment un livre sur les raquettes victorieuses en Grand Chelem et aux Jeux Olympiques. 

Un musée discret mais riche, où mémoire sportive, culture technique et curiosité se croisent dans un cadre accessible à tous. 

Autrice : Carla P

Crédit Photo : Tom Kelley Archive/iStock

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