# Culture & Loisirs
Avec le Cinécamion, le 7e art tient la route
Publié le 21 février 2025 à 15h43

Lancé dans les années 80, le cinécamion a toujours la même mission : amener le grand écran là où il n’y en a pas.
Longtemps, le cinéma nous a fait rêvé à coups de séances au Drive-In, où l’on se gare face à un écran géant sous les étoiles. Sauf qu’ici, pas besoin de voiture : c’est le cinéma qui vient à vous ! Depuis plus de trente ans, le Cinémobile sillonne la région Centre-Val de Loire pour projeter les derniers films au cœur des zones rurales, loin des multiplex des grandes villes. Une initiative qui mérite bien un coup de projecteur.
Un cinéma à domicile
Un semi-remorque qui se change en salle de cinéma ? Même les Transformers n’y avaient pas pensé. Une fois garé dans la commune, le ciné camion se déploie et dévoile son attirail : 100 fauteuils en velours rouge, un écran XXL et son système de projection dernier cri. À son bord, le conducteur est aussi vendeur de tickets et projectionniste. Sans machine à pop-corn, il a tout de même de quoi ravir les spectateurs.
Chaque mois, le dispositif fait escale dans 46 communes de moins de 5 000 habitants, réparties sur cinq départements de la région Centre-Val de Loire. L’intérêt ? Offrir aux habitants une programmation variée : blockbusters, films d’animation, mais aussi pépites du cinéma d’auteur. Avec plus de 2 000 séances par an, ce cinéma sur roues permet chaque année à près de 60 000 spectateurs de profiter du grand écran sans faire des kilomètres.
Des films, et plus encore
Depuis 1983, le ciné-camion ne se contente pas de colporter les films d’une commune à l’autre. Le projet lutte plus largement contre la centralisation culturelle. Alors, en dehors des projections de films, des rencontres avec de jeunes réalisateurs, des débats et des ateliers autour des œuvres sont organisés. L’intérêt ici, c’est d’inviter le public de chaque commune à se réapproprier l'événement, et de créer un moment de partage.
Si l’initiative du ciné-camion est aussi importante, c’est qu’elle pallie la diminution de l’offre cinématographique dans les zones rurales. Frais faramineux, concurrence des salles sur-équipées, arrivée du streaming… Les petites salles de cinéma disparaissent d’année en année. En 2023, seulement 4,6 % des communes françaises disposaient d’au moins une salle de cinéma en activité. De plus, presque 70 % des cinémas sont situés dans des unités urbaines de plus de 20 000 habitants.
Dans un tel contexte, le format itinérant n’est pas un frein, mais un atout. Cette année, la Ciclic, l’agence régionale qui dirige le projet, a mis en place de nouvelles unités prêtes à prendre la route. Trente ans après, le cinémobile marche encore comme sur des roulettes.
Pour plus d’informations sur l’organisme et les séances prévues, rendez-vous sur le compte Instagram de Ciclic ou son site Internet.
Auteur : Marin TDM
Crédit Photo : Shaunl / iStock