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Entre danse et bienveillance, la révolution des soirées « safes »

Publié le 20 décembre 2023 à 23h00

Jeunes femmes faisant la fête
Jeunes femmes faisant la fête

Alors que les craintes d’agression secouent le monde de la nuit, certaines associations et collectifs font tout pour rendre les soirées plus « safes ». Comment rendre la fête plus sûre pour toutes et tous ? Analyse. 

De grosses enceintes, des lumières de toutes les couleurs, un DJ aux platines, un verre dans la main et un déhanché à faire pâlir les jaloux. Autant d'éléments qui sont le signe d'une bonne soirée. Mais les fêtes, particulièrement dans des bars et boîtes de nuit, ont aussi un côté sombre : les agressions, les comportements anormaux ou le harcèlement que subissent en particulier les femmes. 

Selon une étude de Consentis, près de 60 % des femmes avouent avoir été victimes de harcèlement ou d’agression sexuelles lors d’une soirée. Un constat qui pousse les acteurs du milieu à s’engager pour que faire la fête ne soit pas synonyme de prise de tête et que cela reste un lieu de bienveillance et de lâcher prise.

Un label de garanti

De la rencontre de Marion Delpech et Cindie le Disez en 2019 est née l’association Act Right. Toutes deux très actives dans le milieu techno et électro parisien, l’idée est de créer un projet qui permettrait aux acteurs et actrices de la fête de répondre aux problèmes liés à la sécurité de tou.te.s. L’association œuvre ainsi pour la parité, l’inclusivité et le respect de l’environnement, une initiative soutenue par le ministère de la Culture et le Centre national de la musique.

Pour devenir un véritable partenaire de confiance, Act Right possède son label de qualité qu’elle délivre aux établissements et évènements ayant effectué un stage de sensibilisation et de prévention aux violences sexistes et sexuelles, à la réduction des risques, à l’éco-responsabilité et la responsabilité sociale.

Act Right s’est aussi unie à Consentis, association qui œuvre pour une culture du consentement sexuel dans les festivals et boîtes de nuit. Cette dernière forme le personnel encadrant des lieux organisateurs. Label évolutif sur trois ans – c’est-à-dire que les lieux doivent augmenter leur score sur trois ans – permet à Act Right de recenser les lieux sûrs pour faire la fête en toute tranquillité. Dans la même optique de rendre les lieux festifs plus sûrs, le collectif #NousToutes avait, en 2022, placardé des affiches estampillées « Safe bar » à Marseille.

Des collectifs engagés

Des collectifs se forment également dans l’optique d’être des endroits dits « safe » dès leur création. C’est par exemple le cas de La Bringue, un collectif féministe qui organise des soirées girls only dans plusieurs villes de France comme Paris, Lille, Bordeaux. Dans le sud, la Cagole Nomade propose des soirées festives LGBTQIA+ friendly où chacun peut monter  sur scène faire son show.

La montée en popularité de ces collectifs et diverses autres initiatives à l’instar de « Kluster », est l’occasion pour les femmes et les minorités de se retrouver dans un endroit dans lequel elles peuvent s’habiller comme elles le souhaitent sans se soucier du regard des autres. En effet, selon le rapport annuel 2023 sur l’état des lieux du sexisme en France, 52 % des femmes ont déjà renoncé à s’habiller comme elles le souhaitaient. Si pour l’instant des initiatives de lieux safe sont principalement situés à Paris, de nouvelles associations voient le jour partout en France. 

Autrice : Flavie R

Crédit Photo : FreshSplash/iStock

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