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Et si vous laissiez votre smartphone au repos cet été ?
Publié le 11 juillet 2025 à 12h26

Besoin de souffler ? Envie de vacances un peu plus légères, sans être coupé du monde pour autant ? Les dumbphones nouvelle génération offrent un compromis séduisant. Une façon simple de reprendre la main sur son attention, sans renoncer à l’essentiel.
Et si le vrai luxe des vacances, c’était de ne pas être joignable ? Ou plutôt : de choisir quand l’être. Chaque été, la même envie revient. Celle de débrancher, de ralentir, de laisser derrière soi les sollicitations numériques permanentes. Mais comment rester connecté sans être happé ? De plus en plus de personnes optent pour une solution radicale dans sa simplicité : le retour du téléphone « brique ».
Pas celui des années 2000, avec ses sonneries polyphoniques et ses antennes rétractables, mais une nouvelle génération d’appareils conçus pour faire peu et le faire bien. Ces nouveaux « dumbphones », par opposition aux smartphones omnipotents, restent des objets modestes, capables d’appeler, d’envoyer des SMS, parfois de guider via un GPS ou de partager une connexion internet, mais s’arrêtent là. Pas d’algorithmes, pas de notifications, pas de réseaux sociaux. Et c’est précisément ce qui plaît. Ces téléphones ne vous sollicitent jamais. C’est vous qui décidez quand les utiliser. Une approche qui séduit une génération fatiguée par l'hyperconnexion.
Des fonctions utiles, sans superflu
Mais pourquoi ce retour ? Parce que ces téléphones, loin d’être des gadgets rétro, proposent une expérience d’usage volontairement réduite, pensée pour un quotidien moins fragmenté. Le Nokia 6300 4G, par exemple, permet d’envoyer des messages, de lancer une navigation simplifiée, d’écouter la radio ou même d’accéder à WhatsApp dans une version allégée. Le Light Phone, développé à New York, se revendique « conçu pour être utilisé le moins possible » : pas de navigateur, pas d'applications, un écran à encre électronique, et juste quelques fonctions essentielles comme l’alarme, le GPS ou la musique. Le Punkt MP02, plus haut de gamme, séduit par son design épuré et sa promesse de sobriété fonctionnelle.
Côté autonomie, c’est une autre vie : jusqu’à plusieurs jours sans recharge. En vacances, cela signifie moins de câbles, moins d’angoisse à 10 % de batterie, plus de liberté. Et en bonus : ces téléphones sont robustes, légers, discrets, sans vitre fragile ni écran de protection. On les glisse dans une poche, on les oublie. C’est bien le but.
Loin du tout ou rien : une déconnexion à la carte
À l’heure où nous consultons nos téléphones plus de 200 fois par jour, souvent par réflexe, la tentation de lever le pied est bien réelle. Le smartphone, pour beaucoup, n’est plus un outil mais une interface omniprésente, saturée de notifications et de flux infinis. Les conséquences de cette surexposition sont désormais bien documentées : troubles du sommeil, perte de concentration, anxiété croissante. Dans ce contexte, ces derniers dumbphones apparaissent comme une tentative modeste mais concrète de rééquilibrage. Une manière de ne pas disparaître du réseau, mais de redevenir acteur de sa disponibilité.
Contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas d’une rupture technophobe. Nombreux sont ceux qui adoptent ces téléphones à temps partiel : le week-end, en vacances, ou un jour par semaine. D’autres inversent la logique et en font leur téléphone principal, reléguant leur smartphone à la maison, pour des usages ponctuels comme la photographie ou la consultation de mails. Cette déconnexion choisie, ajustable, offre une alternative crédible à la tentation du « tout ou rien » numérique.
Et peut-être est-ce là, finalement, leur plus grande vertu : celle de se faire oublier. Dans un monde où tout attire notre attention, un objet qui choisit de ne pas le faire devient presque un acte politique. Un téléphone qui ne réclame rien, et qui, en retour, vous rend du temps.
Autrice : Carla P
Crédit Photo : mladn61/iStock