# Économie

« Dévendeurs », la campagne choc pour une consommation responsable

Publié le 10 décembre 2023 à 23h00

Fleuriste vendant des plantes et des fleurs à une cliente
Fleuriste vendant des plantes et des fleurs à une cliente

Après un Black Friday toujours plus excessif, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise énergétique (Ademe) a diffusé sa nouvelle campagne publicitaire pour une consommation plus responsable. 

Une campagne qui a fait parler. Fin novembre, l’Ademe diffuse en ligne et à la télévision sa série de quatre nouveaux spots publicitaires intitulés « Dévendeurs ». Des clips qui ont fait parler dans les médias, créant la polémique autour de leur message. 

L’anti-conseil devient le bon conseil

On retrouve dans cette campagne, des clients qui hésitent à acheter un produit (téléphone, ponceuse…) ou se posent des questions sur sa qualité. Ce que l’on imagine être un vendeur vient à leur rencontre pour répondre à leurs questions et le conseil de celui-ci est invariablement le même : n’achetez pas. Car ces employés-là ne sont pas des vendeurs comme les autres, mais des « dévendeurs ». Les vidéos, disponibles sur YouTube, ont même fait un carton d’audience. 

Cette publicité veut mettre en exergue toutes les petites absurdités de notre manière de consommer : pourquoi acheter une ponceuse ou une scie électrique alors que l’on ne l’utilisera qu’une fois ou deux dans une vie ? Pourquoi ne pas plutôt la louer, l’emprunter ? Pourquoi ne pas privilégier l’occasion ou le reconditionné pour son nouveau téléphone mobile ? 

Une campagne qui fait débat

Des conseils qui vont dans le sens de la sobriété et de la consommation responsable, mais ont aussi fait réagir. Des acteurs comme France Nature Environnement ont salué l’initiative de l’Ademe, alors que des organisations de commerçants l’ont critiqué, soulignant que la publicité s’en prend notamment au commerce de proximité. D’autres ont rebondi sur la « campagne choc » pour inciter à la discussion : c’est par exemple le cas de Morgan Meyer, directeur de recherche au CNRS et sociologue, qui a partagé ses réflexions sur le site The Conversation. Sur Les Echos, l’éditorialiste Jean-Marc Vittori explique dans une chronique « pourquoi le dévendeur finira par avoir raison », alors que La Tribune déplace la question des dévendeurs vers le monde de l’immobilier, en interrogeant l’intérêt des « déconstructeurs ».

Selon le baromètre de l’Ademe « Sobriétés et modes de vie » sorti en novembre de cette année, 83 %  des Français considèrent que nous consommons trop. Alors que nous rentrons dans la période des cadeaux de Noël à tout va, , et si la campagne « Dévendeurs » nous interrogeait sur nos choix de consommation au quotidien ? 

Auteur : Benjamin B

Crédit Photo : RidoFranz/iStock

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