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A l’assaut des “nurdles”, ces billes de plastique qui polluent les océans

Publié le 21 octobre 2022 à 00h00

Nurdles, billes microplastique sur fond blanc
Nurdles, billes microplastique sur fond blanc

Deuxième microplastique le plus polluant, les petites billes « nurdles » sont un cauchemar pour la nature. Les autorités cherchent désormais un moyen de s’en débarrasser pour de bon. 

Mai 2021. Le MV X-Press Pearl, un porte conteneur en provenance de Singapour, prend feu et s’échoue au large du Sri Lanka. Le bilan ? 1 850 tonnes de nurdles déversées dans l'océan. En un an, grâce au travail de bénévoles de diverses ONG, 1 540 kg de ces billes de plastique ont pu être récupérées. L’opération est, à l’automne 2022, toujours en cours. Selon l’ONU, ce naufrage demeure la pire catastrophe maritime de l'histoire de ce pays d’Asie du sud-est. Depuis, ces granulés minuscules sont dans le viseur des autorités qui espèrent pouvoir trouver une solution contre ce fléau. 

Il ne faut pas se laisser berner par leur petit nom rigolo, les nurdles font partie des microplastiques les plus polluants et les plus dangereux de la planète. Facilement reconnaissables par leur petite taille, ces granulés de plastiques servent de matières premières pour fabriquer des objets du quotidien. Selon l'université du Texas à Austin, il faudrait par exemple 1 005 nurdles pour fabriquer une bouteille en plastique, 665 pour une brosse à dents ou 174 pour un sac de supermarché. 

A la chasse aux nurdles

Seulement, elles se retrouvent aussi souvent dans les eaux du globe, échouant ensuite inévitablement sur les littoraux du monde entier. On estime que 200 000 tonnes de nurdles se déversent chaque année dans les mers et les océans. Ces billes sont extrêmement légères mais surtout coriaces et presque impossible à récupérer une fois dans l’eau, mettant considérablement en danger la vie aquatique. En effet, en plus de se fragmenter quand elles sont immergées, ces billes agissent comme des aimants sur les polluants et attirent les déchets qui se retrouvent avalés ensuite par la faune marine qui les confondent avec des petits œufs de poissons, un élément essentiel de leur alimentation. Inévitablement, elles s’incrustent ainsi dans la chaîne alimentaire.

Suite à la catastrophe au Sri Lanka, l'Organisation maritime internationale, une agence rattachée à l'ONU, a demandé à des experts en pollution d'examiner les options permettant de « réduire le risque environnemental associé au transport maritime de nurdles » et de produire un rapport stratégique d’ici le mois d’avril 2023. En attendant, des petits robots en nacre sont à l’essai en Chine. 

Nettoyer les océans 

D’après la BBC, des chercheurs de l'université du Sichuan travaillent sur des mini robots en forme de poissons qui seraient capables de « manger » les microplastiques qu'ils rencontrent sous l’eau. 

Si le nettoyage sous-marin est encore au banc d’essai, sur les plages on s’active pour collecter ces nurdles. De nombreuses associations aidées de volontaires organisent des campagnes de ramassage à travers la France sur l’ensemble du littoral pour récupérer ces microbilles de plastiques. Une tâche fastidieuse qui requiert patience et minutie pour ces bénévoles. C’était sans compter l’ingéniosité de BeachTech, une entreprise allemande,  qui a développé « Sweepy » un nettoyeur de plage pouvant récolter, grâce à différentes tailles de tamis, les nurdles efficacement. Un travail ambitieux qui donne de l’espoir pour lutter contre la pollution des eaux aux quatre coins de la planète.

Autrice : Carla P

Crédit Photo : dottedhippo

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