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Comment réutiliser l’eau de pluie, cette ressource sous-exploitée

Publié le 5 mai 2023 à 00h00

Récupérateur d'eau grace à une gouttière
Récupérateur d'eau grace à une gouttière

Avec l'arrivée imminente de l'été se pose déjà la préoccupation de la sécheresse. Que ce soit pour son propre jardin, les parcs publics, les haies ou l’entretien des communes, la gestion de l’eau pour assurer la survie et la santé des plantes peut être optimisée.

La pluie joue un rôle clé dans la régulation climatique de la Terre, en refroidissant l'atmosphère, en rechargeant l'humidité du sol et en soutenant la végétation. Les changements de précipitations peuvent avoir des conséquences graves sur les écosystèmes, l'agriculture et l'accès à l'eau, d’où l’importance d’en optimiser l’usage et la collecte.

La collecte d’eau de pluie ne date pas d’hier, évidemment. Des archéologues ont retrouvé des citernes datant d’il y a au moins 5 500 ans. Chez les Romains, une ville bien conçue comptait les citernes comme des éléments essentiels. Face au nombre grandissant de la population, celles-ci se sont agrandies et ont été combinées à d'impressionnantes constructions destinées à l'acheminement de l'eau. Pourtant aujourd’hui, les ressources se raréfient et ces techniques se perdent.

Pourquoi récupérer l’eau de pluie ? 

La collecte des eaux de pluie peut être bénéfique dans les zones urbaines comme rurales, même si la pratique est encore peu répandue chez les particuliers. 

Elle peut fournir une source locale d’eau pour les usages non potables, comme l'irrigation, les chasses d'eau ou des entreprises plus complexes. Retenue dans des bacs de récupération, l’eau de pluie peut être utilisée à la place de l’eau potable pour l’arrosage des jardins et pour les plantes, à l’intérieur de la maison, par exemple pour alimenter les sanitaires. Elle peut également être recueillie pour créer des aménagements paysagers, comme des fontaines, des mares artificielles, ou des toitures végétalisées. 

Ces bacs de récupération peuvent prendre différentes formes. A Versailles, par exemple, une dizaine de bâches sont enterrées à plusieurs endroits de la ville et permettent de canaliser l’eau, ensuite pompée par un camion citerne. De l’autre côté des Pyrénnées, un excellent exemple d’aménagement urbain est celui du parc Güell de Barcelone. Imaginé par le célèbre architecte Gaudi, il avait pensé un système d’irrigation qui permettait d’alimenter la flore du jardin et les fontaines avec l’eau de pluie. Lors des périodes de sécheresse Barcelonaise, le parc reste alimenté grâce à une large citerne sous l’une des colonnades doriques de la salle hypostyle.

Récupérer mais surtout filtrer !

Mais comment, en tant que particulier, favoriser la récupération d’eau de pluie ? 

Parmi les solutions adaptables aux zones rurales et urbaines, on retrouve les jardins de pluie qui constituent une variante à un simple récupérateur : à la fois plus esthétique et plus dynamique. Ils sont généralement constitués de zones plantées spécialement conçues pour absorber, filtrer et stocker l'eau de pluie, qui proviennent des surfaces imperméables environnantes, telles que les toits ou les allées. La start-up Source Urbaine a développé un équipement novateur qui associe la gestion des eaux pluviales à la végétalisation urbaine. Ils sont dotés d'un réservoir d'eau alimenté par les eaux de voirie ou de toiture, ce qui permet de favoriser l'évapotranspiration des plantes. Une solution qui, tout en offrant les avantages d’un jardin, permet de gérer efficacement les eaux pluviales. 

Grâce à la réserve d'eau de pluie située sous le substrat, la biodiversité est encouragée et l'évapotranspiration des plantes est maximisée, offrant ainsi une solution durable pour lutter contre les îlots de chaleur urbains, même dans les zones denses où les possibilités d'infiltration sont limitées. De plus, ce dispositif peut être installé en mode enterré, semi-enterré ou hors sol, sans nécessiter de travaux d'excavation majeurs, car ses dimensions, son apparence et ses matériaux sont adaptables à n’importe quel environnement. 

La réserve d'eau sous le substrat permet d'alimenter en eau les plantes avoisinantes ainsi que les végétaux présents dans l'équipement, offrant ainsi une solution complète et intégrée pour la gestion des eaux pluviales et la végétalisation. Avec ces solutions, les communes françaises et leurs habitants pourraient alors faire de nombreuses économies tout en délestant le réseau d’assainissement !

Autrice : Carla P

Crédit Photo : Zbynek Pospisil

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