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Congé solidaire : comment allier vacances et engagement social

Publié le 5 novembre 2023 à 23h00

Personnes s'entraidant lors d'une randonnée
Personnes s'entraidant lors d'une randonnée

Loin des plages de sable fin et des escapades traditionnelles, de plus en plus d’individus choisissent de passer leurs vacances en faisant du bénévolat. De nombreux programmes offrent ainsi une alternative qui conjuguent l'exploration de nouveaux horizons avec la contribution à des causes humanitaires. Explication.

À une époque où les besoins humanitaires et environnementaux sont de plus en plus pressants, de nombreux professionnels cherchent des moyens de mettre leurs compétences et leur énergie au service de causes nobles. Parmi les nombreuses options d'engagement, trois se démarquent : le congé de solidarité, le congé solidaire, et le volontariat des Nations Unies (VNU). Ces initiatives, souvent désignées sous le même nom de « congés solidaires » ou  « congés de solidarité », permettent aux participants de mettre temporairement de côté leur carrière ou leurs activités professionnelles habituelles pour s'engager bénévolement dans des projets humanitaires porteurs de sens. Tour d’horizon.

Le congé de solidarité internationale : une opportunité encadrée par la loi

Vous rêvez de faire une pause dans votre carrière pour mener une mission solidaire à l'étranger ? Le congé de solidarité internationale (CSI) pourrait être une option intéressante. Dispositif légalement en vigueur en France depuis 1995, il offre aux salariés l'opportunité de s'engager à l'étranger au sein d'une ONG pour une durée maximale de 6 mois. L'essence du CSI réside dans la possibilité pour les employés de prendre une pause dans leur carrière professionnelle afin de soutenir des projets de solidarité internationale. Pendant la période de Congé de Solidarité Internationale, leur contrat de travail est mis en attente, avec la garantie qu'ils retrouveront leur poste à leur retour.

Cependant, gardez à l'esprit que ce congé n'est pas automatiquement accordé par votre employeur, surtout s'il estime que votre absence aurait un impact significatif sur le bon fonctionnement de l'entreprise. De plus, les conditions d'acceptation varient en fonction de la présence ou non d'une convention collective au sein de votre entreprise. En général, vous devez justifier d'au moins 12 mois d'ancienneté dans l'entreprise, que cette période soit continue ou non. Pendant votre mission de CSI, votre entreprise ne vous rémunérera pas, mais rassurez-vous, votre expérience acquise sera prise en compte comme si vous n'aviez pas quitté votre poste. En cas de refus de la part de votre employeur, celui-ci doit vous en informer dans un délai de 15 jours maximum.

Le congé solidaire : le soutien des entreprises à l'action humanitaire

Le congé solidaire, soutenu par des entreprises, est une initiative développée par l'association Planète Urgence. Contrairement au congé de solidarité, il ne repose pas sur une base légale. Il s’agit de brèves missions d'une durée de 2 à 4 semaines maximum, qui se déroulent pendant les congés personnels des salariés et est financée par leur employeur. Son objectif est de permettre à tout salarié ou agent d'une collectivité de s'engager à l'étranger dans des actions à visée sociale, tout en bénéficiant du soutien financier de leur entreprise. En pratique, cela signifie que les employés peuvent utiliser leurs congés personnels pour partir en mission, avec une prise en charge totale ou partielle de leurs frais par l'employeur. De plus, il est important de noter qu'il existe un avantage fiscal pour les employeurs, qui peuvent déduire 60 % des coûts engagés au titre du mécénat de leurs charges sociales.

Cependant, il est essentiel de souligner que devenir humanitaire ne s'improvise pas. Planète Urgence effectue une sélection minutieuse des participants, impliquant la soumission d'un dossier de candidature, un entretien avec un psychologue, ainsi que la participation à une formation de deux jours.

Le volontariat des Nations Unies : un engagement international de long terme

Le Volontariat des Nations Unies (VNU) est une opportunité d'engagement international ouverte à tout individu âgé d'au moins 25 ans, titulaire d'un diplôme universitaire ou technique supérieur, et possédant une expérience professionnelle appropriée, de préférence avec une expérience antérieure de volontariat ou d'emploi dans un pays en développement. La maîtrise de l'anglais, du français ou de l'espagnol est requise, de même que la capacité à travailler dans un environnement multiculturel et à vivre dans des conditions parfois difficiles. 

Les missions du VNU varient en durée, allant de trois mois ou moins à 6 à 12 mois, et peuvent se dérouler dans le pays de résidence ou à l'étranger. Ces missions couvrent un large éventail de domaines, tels que l'administration, l'agriculture, la communication, l'éducation, l'ingénierie, l'environnement, la santé, les technologies de l'information et de la communication, ainsi que la logistique. Les volontaires du VNU reçoivent une allocation pour les aider à s'installer, une allocation mensuelle pour couvrir leurs dépenses de subsistance sur place, la prise en charge des frais de voyage, ainsi qu'une assurance vie, santé et invalidité permanente.

En optant pour les congés de solidarité, les congés solidaires, ou le volontariat des Nations Unies, les voyageurs avisés choisissent d’explorer le monde différemment. Ils transcendent le simple plaisir de la découverte pour intégrer une expérience où le voyage devient une aventure humanitaire. Ces programmes permettent de créer des souvenirs durables tout en ayant un impact significatif sur des communautés dans le besoin.  Ces initiatives nous rappellent que nos congés peuvent être une source d'inspiration et de transformation. Alors que nous élargissons nos horizons, nous pouvons également éclairer la voie vers un avenir plus brillant, plus solidaire, et plus connecté.

Autrice : Carla P

Crédit Photo : LumiNola

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