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Le C15 fait son comeback : l'utilitaire devenu icône des jeunes

Publié le 1 juillet 2025 à 11h47

Un véhicule C15 garé dans une rue
Un véhicule C15 garé dans une rue

À 18 ans, ils ne rêvent ni de BMW M3 ni d’Audi RS3. Ils veulent un C15. Oui, vous avez bien lu : ce petit fourgon Citroën de 1984, jadis symbole de l’artisan français, cartonne chez les jeunes ruraux. Entre économies forcées et nostalgie assumée, bienvenue dans l'ère du vintage revendiqué.

Être cool passé 40 ans, beaucoup en rêvent… le C15 l’a fait !  Il est même devenu une star des mèmes. Via des comptes comme « Mèmes Décentralisés » sur Facebook, des créateurs le mettent en scène dans des situations absurdes. Le véhicule se transforme en héros de l'absurde, attirant une communauté jeune, qui revendique son côté bricolo et durable.

Sur les réseaux sociaux, le C15 cumule des millions de vues. Des jeunes publient des vidéos où leur camionnette de 3,99 mètres brave des chemins boueux, traverse des rivières ou grimpe des côtes impossibles. Ces détournements révèlent une mutation plus profonde : une culture où le C15 incarne la simplicité mécanique et l'ingéniosité, un objet vintage qui trouve une nouvelle vie grâce à la créativité numérique. Une véritable « mania » qui décomplexe et aspire à un retour à l'authenticité.

Un véhicule « increvable »

Cette phrase résonne désormais dans les foyers ruraux. « Tous les jeunes qui ont 15 ou 16 ans à leur anniversaire, disent à leurs parents : « Papa, maman, à mes 18 ans, je veux un C15 » », témoigne l'internaute Flooz Flooz sur France 3. Son explication ? « Ça ne vaut pas un sou à réparer. Ça ne consomme rien. » Dans un contexte d'inflation automobile où une Clio neuve dépasse les 20 000 euros, la C15 séduit particulièrement les jeunes ruraux qui voient en elle un véhicule facile à entretenir et capable d’enchaîner les kilomètres sans tomber en panne. Le tout pour moins de 4000 euros. 

L’absence de technologies complexes fait aussi partie du charme : ces jeunes conducteurs préfèrent pouvoir réparer eux-mêmes leur véhicule avec quelques outils, plutôt que de dépendre des garages ou de l’électronique sophistiquée. Sur les 1,18 million d'exemplaires produits entre 1984 et 2006, 90 000 roulent encore selon le Mondial de l'auto. Pas mal pour un utilitaire de 40 ans.

Nostalgie quand tu nous tiens

Cette renaissance s'explique aussi par la nostalgie. Beaucoup de jeunes ruraux ont connu un grand-père qui possédait ce « véhicule du bourg ». Le C15 incarne « la France de l'époque, le boucher, l'artisan », analyse Jean-Pierre Quenardel dans L'Union. Désormais, même des événements dédiés au C15 sont organisés, rassemblant toutes générations confondues. 

En attendant, dans les campagnes, la plus cool des camionnettes continue sa route entre simplicité mécanique et buzz en ligne. Preuve que parfois, l'authenticité bat la technologie. Et que le vintage, décidément, c'est tendance.

Autrice : Carla P

Crédit Photo : Niels de Wit/Wikimedia

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