# Économie

Les quartiers à énergie positive vont-ils sauver la ville ?

Publié le 5 avril 2023 à 22h00

Musée des Confluences - La Confluence, Lyon
Musée des Confluences - La Confluence, Lyon

Huit ville européennes, dont Lyon, vont bénéficier d’un financement pour construire des quartiers à énergie positive. Une idée miraculeuse pour une ville plus durable ? 

C’est un quartier que les Lyonnais connaissent bien : Confluence. Installé depuis vingt ans au bout de la presqu’île, avec son Monolithe, son Cube Orange, son bassin nautique et ses nombreux événements culturels, Confluence, désormais quartier emblématique du renouvellement de la métropole, sera aussi bientôt un quartier à énergie positive. 

Un quoi ? Un QEP - ou PED, selon l’acronyme anglophone. Oubliez les émissions nettes et les énergies fossiles : les quartiers à énergie positive ont pour but de produire plus d’énergie renouvelable qu’ils n’en consomment. Une solution viable, pour la ville de demain ? 

Un programme européen pour les gouverner tous 

Lyon et son quartier de Confluence vont en effet rejoindre sept autres villes européennes, dont Munich, Porto, Budapest ou encore Charleroi, en Belgique, dans le cadre du programme européen « Ascend ». Celui-ci, annoncé par la Commission européenne au début du mois de février, permettra aux villes retenues de se partager 20 millions d’euros durant cinq ans pour transformer, chacune, un quartier en QEP. 

Une expérimentation ambitieuse et à l’échelle du continent, pour un sujet brûlant. La sobriété et la transformation énergétique sont sur toutes les lèvres, mais comment l’implanter localement et durablement ? Pour Lyon et Confluence, le programme se décline autour de différents axes.

Des bâtiments à haute efficacité énergétique doivent permettre de maintenir une température entre 22 et 26 degrés toute l’année, sans chauffage, ventilation ou climatisation. Un premier, nommé justement « 22 26 », est déjà programmé. Une toiture  biosolaire , avec des panneaux photovoltaïques et de la végétation, est également prévue par la ville de Lyon qui va aussi favoriser le développement de mobilités décarbonées  : offre alternative à la voiture individuelle, nouvelle logistique urbaine, etc.

Les communs énergétiques 

Mais à Lyon, qui codirige avec Munich ce regroupement de quartiers à énergies positives européens, tout est encore à créer, inventer, fabriquer. L’un des axes de développement les plus intéressants est celui des « communautés énergétiques ». Reposant sur le principe des communs, il implique que la production d’énergie au sein d’une communauté soit partagée à part égale entre ses membres. Autrement dit, si l’un des bâtiments de Confluence produit un excédent d’électricité grâce à ses panneaux, un autre pourrait recevoir ce surplus. 

Mais cela nécessite un engagement fort des parties prenantes (à Lyon, il s’agit de la SPL Lyon Confluence, la mairie et les habitants du quartier) et une réponse commune aux obstacles financiers comme techniques. Dans la ville de Rotterdam, au sein du quartier résilient BoTu, créé en 2018, une coopérative citoyenne a ainsi été lancée pour faciliter le développement de projets communautaires et construire ensemble un environnement énergétique pérenne pour tous. 

Comme celui de Rotterdam, les initiatives ultra-locales visant à un renouvellement de modèle et à la création de quartiers à énergie positive se multiplient depuis quelques années déjà. Mais le programme « Ascend », en cela qu’il est lancé à l’échelle de l’Europe, soutenu par la Commission et en collaboration entre plusieurs villes majeures, pourrait marquer un tournant dans la manière dont les villes se construisent.

Auteur : Benjamin B

Crédit Photo : Guilhem Vellut

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