# Économie

Super Tout Nu, le magasin certifié zéro déchets

Publié le 8 juillet 2024 à 09h06

Le 24 mai 2024, le Super Tout Nu a ouvert ses portes à Toulouse. Après avoir fait des émules sous un format Drive, l’entreprise sans emballages s'essaie au commerce physique. Une occasion de discuter zéro déchet dans l’alimentation avec Marie Alsina, sa responsable de communication.

Grâce à son concept zéro déchet et son nom un peu farfelu, le Drive Tout Nu a su se faire une petite réputation dans la région toulousaine. Travaillant avec des acteurs nationaux et locaux, cette entreprise qui privilégie le bon et l'éthique, aide les particuliers et les entreprises avec lesquelles elle collabore à tendre vers un avenir presque sans emballage. Entretien avec Marie Alsina, responsable marketing et communication de l’entreprise.

Comment l’idée du Super Tout Nu est-elle née ?

Marie Alsina :

Le projet est d’abord venu d’une envie de rendre accessible la consommation responsable. Les fondateurs – Pierre et Salomé – cherchaient un nom pour expliquer le concept et le « Drive responsable », revenait tout le temps. Comme ce n’était pas très accrocheur, Salomé a demandé à Pierre d’expliquer le concept qui a fini par dire « ce sont des produits qui ne sont pas emballés, donc tout nus ». C’est de cette façon que le Drive Tout Nu, puis Le Super Tout Nu, s'est imposé. Plus concrètement, depuis 2018, les clients commandent en ligne les produits du quotidien, à savoir l’alimentation, la cosmétique et l’entretien et une fois le panier validé, les clients peuvent venir récupérer leurs courses sous une heure. Il y a d’abord eu des drives à Toulouse, à Lille et Bordeaux, et il y a quelques semaines, on a ouvert notre premier supermarché physique dans la ville rose.

Comment fonctionne un supermarché sans emballages jetables ?

MA :

C’est un concept qui reprend les codes classiques de la grande distribution, à savoir des quantités définies et conditionnées. De cette façon, les clients n’ont pas à venir avec leurs bocaux et sacs ni à penser au grammage d’un produit, ce qui permet de faciliter le passage au zéro déchet. Après, on applique la consigne inversée. Comme on ne pas consigner les emballages sous risque de faire augmenter la note finale, on offre un bon d’achat de 0,10 € pour chaque contenant retourné. Ensuite, ils sont stérilisés et réutilisés.

Comment les contenants sont-ils réutilisés ?

MA :

On ne met pas de produits alimentaires dans des bocaux ayant servi pour des produits ménagers, donc il est important de les dissocier. Ensuite, ils sont lavés deux fois et stérilisés avant d’être remis dans le circuit sans risque de contamination. Le verre est un matériau sur lequel il y a le moins de transfert de bactéries, ce qui permet d’assurer une sécurité pour les consommateurs. Après, comme toute entreprise qui fait du conditionnement, il y a toujours un risque pour les allergènes. Pour cette raison,  nous précisons leur présence potentielle sur les étiquettes, c’est qu’on appelle les « traces de ».

Pourquoi cela permet-il de réduire les déchets ?

MA :

Nous commandons en grande quantité pour limiter les emballages et on essaie d’embarquer nos fournisseurs avec nous pour réduire les déchets. En termes de logistique, il faut qu’ils acceptent de mettre leurs produits dans des emballages plus grands. Ça nous est déjà arrivé de contacter des marques et de leur demander si elles pouvaient retirer le carton autour des yaourts, par exemple. C’est un processus pas toujours simple puisqu’il est parfois plus économique de le laisser, mais après de longues discussions nous y arrivons. Après, même si on trie tout ce que nous recevons, il y a toujours du gaspillage alimentaire. D’ailleurs, pour nos déchets organiques, nous collaborons avec une entreprise qui produit du compost industriel.

Autrice : Flavie R

Crédit photo : Jas Min

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