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Territoires zéro chômeur, une solution qui change la donne

Publié le 19 avril 2023 à 22h00

Homme nettoyant les gouttières d'une maison en automne
Homme nettoyant les gouttières d'une maison en automne

Quand le chômage s’installe, il devient difficile de retrouver un emploi. Alors pour pallier les difficultés, depuis 2016, des territoires zéro chômeur longue durée sont en expérimentation dans une cinquantaine de communes. Une initiative qui relance l’emploi grâce aux compétences de chacun.

En 2022, près de 2,5 millions de personnes inscrites à Pôle emploi étaient en situation de chômage longue durée. Une position peu confortable pour des personnes dont l’employabilité est parfois critique. Comment y faire face ? Avec les territoires zéro chômeur longue durée (TZCLD), l’État a tenté une expérimentation unique en son genre. 

En 2017, dix territoires ont été sélectionnés pour mettre en application ce projet, dont Thiers dans le Puy-de-Dôme, Mauléon dans les Deux-Sèvres ou encore le 13e arrondissement de Paris. Le succès était tel qu’en 2020, le dispositif a été étendu à une cinquantaine de territoires. En embauchant des personnes habitant au sein des territoires d’expérimentation et éloignées de l’emploi depuis plus d’un an, les TZCLD permettent une redynamisation de l’activité locale tout en mettant les atouts des demandeurs d’emploi au cœur des projets.

Des entreprises à but d’emploi

Alors comment fonctionnent ces territoires zéro chômeurs longue durée ? D’abord, un comité local pour l’emploi est mis en place pour analyser l’activité entrepreneuriale du territoire et recenser les besoins ainsi que les compétences des personnes éligibles au dispositif. À la suite de cette étude, des entreprises à but d’emploi (EBE) sont créées. D’un point de vue financier, une transformation s’opère : le coût devient investissement. Cette dépense est investie dans les EBE pour financer un nouvel emploi via le Fonds d’expérimentation.

Le but de ces entreprises n’est pas de concurrencer les entreprises locales mais bien de débloquer du travail supplémentaire, des activités qui n’existaient pas sur le territoire. En effet, les emplois créés sont faits sur mesure en fonction des compétences des demandeurs d’emploi et ne viennent pas concurrencer les emplois déjà présents sur le territoire. Et contrairement aux contrats d’insertion, les contrats des EBE sont tous des CDI. 

Un dispositif plein d’espoir

Basé sur trois principes simples, ce projet montre que nul n’est inemployable puisque les postes sont créés selon les compétences des personnes au sein des EBE, que ce n’est pas le travail qui manque puisqu’il naît des besoins, ni l’argent puisque le chômage de longue durée coûte plus cher que l’emploi.

Des principes que Sébastien défend. Chômeur de longue durée à la suite de problèmes médicaux, il a été à l’origine de l’EBE ESIAM à Mauléon dans les Deux-Sèvres en 2017. Recyclage de bois, de palettes, de tissus, dans cette structure, tout est fait pour réutiliser ce qui est destiné à être jeté et montrer que même les personnes qui étaient éloignées de l’emploi sont capables de beaucoup de choses.

Dans le 13e arrondissement de Paris, l’EBE « 13 Avenir » a vu le jour en 2017. Elle propose des aides au quotidien comme le dépannage pour des petits bricolages, du gardiennage, de l’aide aux seniors mais aussi des livraisons à vélo pour les gens du quartier. En plus de cela, 13 Avenir dispose d’un atelier menuiserie qui revalorise les palettes en mobilier et objets de puériculture. Pour Bruno, qui travaille chez 13 Avenir, cet emploi lui a permis de reprendre confiance en lui et, surtout, de se sentir utile.

Un dispositif qui semble créer des émules, puisque en février dernier, une délégation du Puy-de-Dôme a été invitée à témoigner devant les Nations Unies à New-York à propos des territoires zéro chômeur longue durée. L’emploi décent est plus que jamais une problématique qui dépasse les frontières. 

Autrice : Flavie R

Crédit Photo : Ziggy 1 / iStock

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