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La bonne donnée : les émissions de gaz à effet de serre ont reculé de 4,8 % en 2023
Publié le 7 mai 2024 à 12h04
Un rapport publié en mars témoigne d’une baisse record des émissions de gaz à effet de serre durant l’année 2023 en France. Une diminution encourageante qui demande toutefois à être pérennisée dans le temps.
Le 21 mars 2024, Citepa, une association à but non lucratif dont la mission principale est de guider l’action sur les questions de changement climatique, a publié ses premières estimations des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France pour l’année 2023. Et les résultats sont pour le moins encourageants ! L’association annonce que les émissions de GES ont reculé de 4,8 % en 2023, presque deux fois plus qu’en 2022, année durant laquelle elles avaient reculé de 2,7 %.
Pour rappel, les émissions de gaz à effet de serre font référence aux émissions rejetées dans l’atmosphère et générées par la combustion des gaz dit fossiles, comme le dioxyde de carbone, le méthane ou l'azote. Or, ces émissions sont responsables de la quasi-totalité du réchauffement climatique. En effet, les gaz à effet de serre absorbent la chaleur du soleil qui rayonne sur la surface de la Terre. Piégée dans l’atmosphère, celle-ci ne peut plus s’échapper dans l’espace, ce qui a pour conséquence d’entraîner le réchauffement de la surface du globe. Depuis la révolution industrielle, ces émissions ont très fortement augmenté, notamment à cause de l'utilisation intensive grandissante des énergies fossiles : le pétrole, le charbon et le gaz.
Un début de décarbonation ?
Mais alors comment la France est-elle parvenue à diminuer ses émissions de GES au cours de l’année dernière ? Tout d’abord, les nouvelles installations d’outils de production d’électricité bas-carbone ont été en nette hausse. Parmi les bonnes nouvelles : l’énergie éolienne dépasse désormais le gaz en France et en Europe. Par ailleurs, la France a pu compter l’année dernière sur une meilleure disponibilité de son cheptel de centrales nucléaires, lesquelles produisent massivement une électricité faiblement carbonée qui contribue donc peu au réchauffement de la planète.
Du côté de l’industrie, le Citepa remarque que la baisse de production industrielle a permis de diminuer de 8 % les émissions de gaz à effet de serre, notamment en raison du recul de production dans les secteurs des minéraux, de la chimie et de la sidérurgie, indique le premier rapport. À noter que les premières estimations des émissions de GES montrent que ces dernières sont moins importantes que lors de la crise Covid de 2020, lorsque l’industrie avait connu une baisse de production du fait des confinements. Le Citepa indique également que des efforts de décarbonation de la part du secteur industriel sont en cours.
Des progrès à confirmer dans le secteur de l’industrie et des transports
Les premières estimations montrent également qu’une bonne partie de la population s’est largement convertie à la sobriété, portée et encouragée notamment par le gouvernement. Différents facteurs peuvent l’expliquer : augmentation des rénovations thermiques liées par exemple aux différentes aides, dont le dispositif MaPrimeRenov, inflation et hausse du prix de l’énergie et conditions météorologiques liées… au changement climatique. En effet, selon Météo-France, l’année 2023 a été la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée dans le pays. Les mois d’hiver ont ainsi été particulièrement doux, ce qui a eu pour effet un moindre recours au gaz pour chauffer les bâtiments.
De plus, si l’année 2022 avait été marquée par une hausse du trafic routier, l’année 2023, elle, montre une réduction des émissions générées par ce secteur. Un signal encore timide mais encourageant alors que la France peine structurellement à faire baisser les émissions liées aux transports. 2023 pourrait ainsi enregistrer le niveau d’émissions le plus bas jamais observé depuis 2009 concernant le transport routier (année 2020 exclue en raison des circonstances exceptionnelles liées aux confinements). Un record largement lié à la conjoncture. L’augmentation du prix de l’essence et l’inflation ont ainsi eu un impact considérable sur la mobilité des Français. On observe toutefois quelques signaux suggérant des changements structurels comme l’adoption massive du vélo dans des métropoles comme Paris ou l’augmentation des ventes de véhicules électriques.
Dans l’ensemble, le tableau est donc globalement encourageant. Attention toutefois à ne pas crier victoire trop vite. Dans une lettre adressée au Premier ministre, le Haut conseil pour le climat (HCC) a ainsi rappelé début avril que les résultats “encourageants” de l’année 2023 “ne doivent pas occulter les efforts majeurs à accomplir” pour permettre à la France de tenir ses objectifs pour 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050.
Autrice : Flavie R
Crédit Photo : acilo/iStcok