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À la bonne heure : Cartier Tank

Publié le 22 novembre 2021 à 11h00

À l’approche des fêtes, L’avenir a du bon vous raconte chaque semaine l’incroyable histoire des montres mythiques de l’horlogerie contemporaine. Ainsi éclairé-e, vous pourrez comprendre la valeur de certaines, ce qui les distingue, bref, ce qui les rend exceptionnelles. Aujourd’hui, zoom sur la Tank de Cartier.

Une appellation à l’origine trompeuse

Incontestablement l’une des plus grandes icônes horlogères du siècle ! En plus de 100 ans d’existence, ce caméléon a été décliné de mille façons. Mais sa forme d’origine, rectangulaire, reste celle qui a les faveurs du plus grand nombre. Contrairement à l’idée reçue, la montre Tank ne tire pas son nom d’un amour immodéré de Louis Cartier pour les blindés de la Première Guerre. Et non, ce ne sont pas non plus les chenilles du véhicule fabriqué par Renault qui ont inspiré les brancards du boîtier comme on le lit souvent. Le département patrimoine de Cartier sur le sujet est formel, et les archives maison l’attestent.

À l’époque (vers la fin des années 1910), l’appellation des montres de la marque est choisie en fonction de la forme que celles-ci évoquent. Une forme de tonneau ? La montre s’appellera Tonneau. Suivront Baignoire, Tortue... Les appellations se suivent et ne se ressemblent pas. Le procédé est immuable. Cartier dessine des montres. Une fois ce travail achevé, il pioche dans le vocabulaire qui l’entoure pour désigner le produit. Première Guerre mondiale oblige, le mot "tank " est dans toutes les bouches et sur toutes les Unes de journaux. Vu du dessus, la forme s’en rapproche. Le tour est joué. En d’autres temps, elle aurait pu s’appeler différemment, si un autre objet rectangulaire lui avait pris le dessus. Ultime démonstration, la suivante, dont le galbe a été conçu pour épouser le poignet, subira le même traitement : elle s’appellera la Galbée.

Montre des stars et star des montres

Commençant sa carrière discrètement, la Tank ne trouve ses premiers clients qu’au milieu des années 1920, pour prendre son envol à compter de 1926, lorsque Rudolph Valentino s’en entiche et décide de la porter dans « Le fils du Cheik » au succès mondial. Sa force réside dans sa capacité à ne pas se laisser influencer par les modes et le temps. Visuellement, la Tank ne change pas. Chiffres romains, aiguilles glaives dans un rectangle strict, et un cabochon ornementé, en guise de couronne : en spinelle de synthèse pour l’entrée de gamme, en saphir pour les versions précieuses. A compter des années 60 la liste de ses illustres fans ne cesse de s’allonger pour ne jamais s’arrêter : Andy Warhol, Mohamed Ali, Catherine Deneuve, Yves Saint Laurent, Alain Delon, Jackie O, la princesse Diana, Jay-Z, Rami Malek…

Dans les années 80, Cartier démocratise son offre en créant une ligne plus accessible, regroupée sous une appellation : les Must. Maroquinerie, briquet, décoration…mais aussi quelques modèles de montre, dont la Tank. Exclusivement prévues à quartz, ces versions, aussi répandues que désirables, sont parmi les plus accessibles. Comptez autour de 1000 euros pour les premiers prix de ces « Must ». Plus que jamais d’actualité, puisqu’elles ressortent d’ailleurs cette année chez le manufacturier en trois couleurs : bordeaux, marine et vert.

Le mouvement à quartz est robuste et fiable ; il faut changer la pile lorsque celle-ci rend son dernier souffle. Les versions mécaniques et automatiques méritent de vérifier leur parfait fonctionnement, en remontant la couronne par une vingtaine d’allers et retours, puis vérifier sa ponctualité. Il est tolérable qu’une minute ou deux de décalage s’observent sur une journée. Quant aux deux grandes formes de boîtes qui émergent parmi la multitude, sachez que la Tank “Française” est la plus conforme au trait initial alors que “l’Américaine” est plus étirée. 

Quant aux bracelets, il existe deux types de boucles. La plus simple, à ardillon, comme une ceinture. La seconde, plus noble, déployante, doit parfaitement maintenir le bracelet fermé. Si celle-ci manque de mordant, un horloger doit pouvoir avec une petite pince lui redonner l’accroche nécessaire.

Crédit photo
© Cartier

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