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À la bonne heure : IWC Portugaise

Publié le 29 novembre 2021 à 11h00

À l’approche des fêtes, L’avenir a du bon vous raconte chaque semaine l’incroyable histoire des montres mythiques de l’horlogerie contemporaine. Ainsi éclairé-e, vous pourrez comprendre la valeur de certaines, ce qui les distingue, bref, ce qui les rend exceptionnelles. Aujourd’hui, zoom sur la Portugaise d’IWC.

Une appellation inhabituelle

International Watch Company, Schaffhausen : curieuse appellation anglo-saxonne pour une manufacture se réclamant des abords du lac de Constance, à la frontière de l'Allemagne, de l'Autriche et de la Suisse, non ? Pour comprendre les origines de ce paradoxe, il faut remonter dans le temps. Florentine Ariosto Jones est le jeune prodige d’une lignée d’horlogers américains de la côte Est. En 1868, alors que son quotidien est surtout fait de réparations, il se décide à partir pour la Suisse, caressant l’espoir d’y fabriquer des montres de poche d’exception et surtout, son propre mouvement. 

Arrivé à Schaffhausen, il fait la rencontre d’un certain Moser, qui fabrique des pièces d’exception pour une riche clientèle russe. Les deux s’entendent à merveille, et leurs savoir-faire sont complémentaires. Là où habituellement, les horlogers créent une manufacture en accolant les deux patronymes, Jones l’américain, suggère un nom plus moderne : The International Watch Company.

La naissance de la Portugaise

L’entreprise prospère, notamment à l’international, avec des montres de poche puis des montres bracelets pendant une quarantaine d’années, jusqu’à la veille de la guerre. En 1939, deux riches affréteurs portugais, amateurs avertis, cherchent le summum de la précision. Jones, bien que mort depuis 1916, et le calibre qui porte son nom, ont acquis une solide réputation sur le sujet. Les Portugais en ont eu vent et se présentent chez IWC. A cette époque, ce qui se fait de mieux est monté à bord des bateaux ! Les larges chronomètres de marine, montés sur cardans au centre des embarcations (à l’écart de tout magnétisme), permettent à la marine marchande de tenir des caps pendant un minutage extrêmement précis. C’est ce que cherchent à retrouver les deux Portugais. 

Or, ici, il s’agit non seulement de diviser par trois la taille du mouvement, mais en plus de l’installer non pas dans une montre de poche, mais dans une montre bracelet ! IWC relève le défi et propose un chronomètre de 43 mm adaptant un mouvement normalement destiné aux montres de poche. La montre, 10 mm plus large que la norme de l’époque, fait grand bruit. Au départ, sans nom, portant juste la référence “325” de son calibre, elle devient ensuite simplement la « Portugaise » par commodité.

40 ans de silence

Jusqu’au début des années 90, la Portugaise va faire une discrète carrière. Elle diminue drastiquement de taille dans les années 50 pour passer à 35 mm. Simple, lisible, avec ses fines aiguilles en forme de feuilles, sa petite seconde à 6h et sa typo stricte, le modèle évolue peu et peine à convaincre durant des années 80 flamboyantes, à telle enseigne que sa suppression du catalogue est même envisagée. Mais lors d’une visite de la manufacture par un grand collectionneur de la marque en 1992, Kurt Klauss, le chef du département technique, remarque que l’amateur porte une « 325 » d’origine. Il décide de donner une dernière chance au produit en repensant la montre à la lumière des nouveaux critères esthétiques. 

À l’occasion des 125 ans de la manufacture, en 1993, IWC propose une édition « Jubilée » portant la référence 5441. Plus fine, elle conserve néanmoins la large ouverture qui signe son allure, avec 42 mm, et un fond transparent qui laisse apparaître son nouveau calibre. Le succès est au rendez-vous et la boite devient le réceptacle des plus grandes complications, jusqu’au fameux chronographe de 41mm (ref 3714), en 2000.

Le fameux chronographe

Avec cette montre, IWC tient sa martingale. Bien positionnée en prix, son allure très haute manufacture lui vaut un succès immense. Dotée d’un calibre solide développé sur une base de mouvement Valjoux (réf. 7750) connue comme le loup blanc, à la réserve de marche solide, à la fois chic et sport avec ses boutons poussoirs, étanche, parfaitement identifiable, et déclinée en une myriade de versions, la Portugaise reste le best-seller absolu d’IWC. 

Ne comptez pas moins de 3500 € pour les premières versions des années 2000 en acier, avec cadran blanc et fond métallique. Les prix peuvent ensuite s’envoler beaucoup plus haut dès lors que les complications viennent s’ajouter. Notez qu’à compter de 2020, un tout nouveau calibre, développé par la manufacture et visible à nouveau au travers d’un fond saphir, est installé dans le modèle.

Crédit photo
© IWC

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