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À la bonne heure : Rolex Submariner
Publié le 17 novembre 2021 à 23h00

À l’approche des fêtes, L’avenir a du bon vous raconte chaque semaine l’incroyable histoire des montres mythiques de l’horlogerie contemporaine. Ainsi éclairé-e, vous pourrez comprendre la valeur de certaines, ce qui les distingue, bref, ce qui les rend exceptionnelles. Aujourd’hui, plongée dans l’univers de la Rolex Submariner.
La première montre de plongée
En 1926, Rolex forge sa légende en équipant le bras d’une grande nageuse, Mercedes Gleitze, d’une montre parfaitement étanche. La jeune femme qui traverse à la nage les eaux glacées de la Manche porte une montre dont la couronne, la lunette et la boite sont à présent vissées. L’idée, brevetée sous le nom d’Oyster (huître en anglais), prévoit qu’un joint, compressé sous l’action du vissage, ne laisse rentrer aucune forme d’humidité. Pendant près d’une trentaine d’années, Rolex va en affiner le principe et se bâtir ainsi une solide réputation sur ce créneau.

En 1953, le célèbre plongeur Jacques-Yves Cousteau explore des fonds marins jusqu’ici jamais documentés. Or, à l’époque, la montre est un des seuls instruments de mesure dont disposent les marsouins. Leur importance est cruciale, leur fiabilité, vitale. Chez Rolex, on suit de près ces nouveaux explorateurs. L’année suivante, le Français arbore ce qui sera considéré comme la première version commercialisée, sous la référence 6204, garantie « étanche à 100m ». Une première pour l’époque. Après ce premier coup de projecteur, la Submariner va bénéficier d’une véritable mise sur orbite, grâce à un nouveau personnage de cinéma : James Bond !
Dans « James Bond contre docteur No » (1962), Sean Connery ne se départ pas une seconde de sa Submariner, qu’il porte, ô distinction suprême, sur un bracelet militaire en nylon. Les années 70 prolongeront cette ascension cinématographique, en figurant au bras des plus grands tels Steve McQueen ou Belmondo.
Une montre qui brille par sa lisibilité
La version initiale de 38mm, dotée d’une trotteuse surnommée lollipop (sucette en anglais) et d’aiguilles en forme de chandelles, jette les bases d’un style reconnaissable entre mille, qui continue de faire référence avec sa lunette crantée bi-directionnelle. Cette dernière est conçue pour être modulée avec des gants en néoprène sous l’eau tout en conservant la précision d’un temps de plongée prédéfini et le respect de paliers à la remontée.
En 1955, la montre s'épaissit un peu pour résister à 200m. C’est ici qu’apparaît l’aiguille des heures dites « Mercedes » (comme les automobiles), en allusion à son extrémité divisée en trois parties. Sept ans plus tard, la référence 5513 rassemble dans une version de 40 mm les caractéristiques essentielles du modèle. Une sorte de synthèse selon les puristes.
1965 est l’année de LA grande évolution : la date, située à 3h, sous une loupe simplement collée et baptisée « cyclope », sur la référence 1680. Le principe de la date en guichet, breveté par Rolex 20 ans auparavant, insérée dans une montre dite « professionnelle » fait sensation, mais signe également le début d’une utilisation plus « civile » de la montre, puisque les professionnels se tourneront désormais vers la Sea-Dweller.
En 1976, sa variante dite « single red » du fait de la mention colorée de l’appellation Submariner au cadran, scintille au bras d’un Robert Redford au sommet dans « Les hommes du président », alimentant le mythe d’une montre que rien n’arrête.
Des performances contemporaines
En 1983, l’étanchéité passe à 300m pour la « Sub » désormais équipée d’un verre saphir, bien plus résistant, et d’une nouvelle lunette crantée plus ferme, sans que d’autres modifications stylistiques notables n’interviennent sur la décennie. À compter de 1990 et jusqu’en 2001, le cerclage des index en or gris de la référence 14060, apporte prestige et luminosité au cadran.
En 2003, pour les 50 ans, la Submariner est proposée avec une lunette verte, affectueusement baptisée « Kermit », que seule une « Hulk » à cadran vert viendra détrôner en 2010. Les générations de calibre s'enchaînent, et en 2012, la « Sub » se voit dotée d’une nouvelle lunette en céramique baptisée Cérachrom, réputée inusable, sous la référence 114060. La luminescence gagne en intensité et en couleur, en passant du traditionnel vert au bleu, du plus bel effet dans l’obscurité.

Aujourd’hui disponible avec ou sans date, la boîte de 41mm demeure l’une des plus désirées du marché, ce qui sous entend une côte très soutenue, proche du prix du neuf. Ne comptez pas moins de 7000 euros pour la version des années 80 la moins courue avec date, et près de 150 000 € pour les très rares versions professionnelles de la COMEX, cette société d’exploration marine marseillaise de légende pour laquelle Rolex a produit une série réservée aux seuls plongeurs professionnels. Quant à celles de 1953, tenez-vous bien, plus de 250 000 € peuvent être exigés pour un modèle à l’historique limpide.
Enfin, pour celles et ceux qui aimeraient commencer par approfondir le sujet, ou initier quelqu’un, sachez qu’un livre entier a été consacré à la référence. Édité (en anglais seulement) par Guido Mondani en 2015, “Collecting Rolex Submariner" demeure LA bible.
Crédit photo
© Rolex