Qui dit nouvelle année dit nouveau départ, mais dit également cartes de vœux. Et pour le coup, la coutume n’est pas nouvelle : l’histoire des cartes de vœux démarre en Angleterre au XIXe siècle quand les timbres et la lithographie se démocratisent. À cette époque, elles sont envoyées en décembre durant la période de l’Avent, pour souhaiter un joyeux Noël et le meilleur pour la nouvelle année. Rapidement, les cartes de vœux dépassent les frontières et s'invitent dans les boîtes aux lettres de tous les Européens en début d’année.

Les cartes de vœux fidèles au poste

Si, depuis les années 2000, les SMS, messages sur les réseaux et emails se multiplient le 31, la carte de vœux aurait dû disparaître. Pourtant, elle résiste tant bien que mal !

L’entreprise Fizzer, qui permet d’envoyer des cartes personnalisées depuis son téléphone, fait + 500 % de ventes sur la carterie en décembre et janvier, versus les autres mois de l’année. Comment expliquer ce phénomène ?

Une carte c’est concret, on la touche, on la tourne, on l’affiche sur son frigidaire ou on la range dans une boîte à souvenirs. Ça laisse une trace manuscrite. Et surtout ça matérialise l’attention aux autres. L’auteur la choisie ou l’imprime, il prend la peine d’écrire un mot au verso, de recopier méthodiquement l’adresse et de lécher son timbre. La notion d’effort lui confère sa valeur. Envoyer ses vœux c’est une manière subtile de dire : « je pense à vous, à toi ». Finalement, écrire ces trois mots « très bonne année » est une façon de créer du lien, de remercier pour les moments passés ensemble, de s’arrêter dans la frénésie des fêtes.

La carte de vœux n’est pas prête d’avoir dit son dernier mot malgré l'avènement des nouvelles technologies. Car elle est justement leur antithèse. Si les messages envoyés sur téléphone prônent l’immatérialité, l’immédiateté, l’impatience, c’est tout le contraire qui se joue avec les vœux papier, médium déconnecté par essence. On prend son temps pour les écrire, on exige pas de réponses, pas de messages laissés en “lus” comme sur WhatsApp. Et par-dessus tout, la surprise dans la boîte aux lettres est incomparable au bip strident de la notification. Antoine Moulin, PDG de Fizzer, explique que la carte postale est « un simple geste qui dit, ralentissons un peu, connectons nous réellement ».

Autre avantage et pas des moindres, la carte de vœux a le mérite d’être accessible à tous financièrement. « Dans un contexte inflationniste qui grève fortement le portefeuille des Français, les cartes de vœux représentent une alternative intéressante aux cadeaux matériels et surtout accessible », rapporte une enquête* d’OpinionWay commandée par L’Unicef, en novembre dernier. Pour les fêtes, 20 % des interrogés déclarent envisager d’offrir à certains proches une carte de vœux plutôt que des cadeaux pour Noël.

Rassurantes, accessibles, statutaires ou drôles, digitales et ultra personnalisables, les cartes de vœux sont donc un rite de passage immuable. Elles racontent autant une époque qu’elles ne disent presque rien sur les trois ou quatre phrases rédigées au verso. Elles mettent aussi, parfois, en scène des familles, avec des photos pseudo idylliques, où tout le monde sourit. Mais quelle que soit l’intention et le format, la saveur n’est jamais la même qu’un banal texto.

Les bonnes astuces

Alors, pour se remettre aux cartes de vœux, il existe une multitude de solutions :

• Les cartes de vœux solidaires de l'Unicef, un seul sachet de cartes permet par exemple de financer 600 tablettes contre l’anémie ou 60 doses de vaccin contre le tétanos néonatal.
• Chiner des cartes vintage sur leboncoin pour un côté délicieusement rétro.
• Écrire une citation qui résonne pour son destinataire sur le recto de la carte.
  - Dessiner, faire des collages de photos, ou encore peindre pour concevoir des cartes de vœux uniques. Pas de limite pour la créativité.
• Créer sa carte de vœux grâce aux applications comme Fizzer, SimplyCards, Youpix, Postcard réalisées sur téléphone et envoyées physiquement au domicile du destinataire.

S’il y a mille et une façons de dire « Bonne année ! », il y a bien une constante avec les cartes de vœux : on préfère les recevoir plutôt que les écrire. Mais l’effort en vaut la peine, à vos cartes, prêts, partez ?

*Sondage réalisé en novembre 2023, en France, auprès d'un échantillon représentatif de 1 002 personnes majeures.

Auteur : Goodmoods

Crédit Photo : Annie Spratt