# Culture & Loisirs

Comment les musiciens essaient-ils de réduire leur empreinte carbone ? 

Publié le 15 juin 2022 à 22h00

Concert et coeur avec les mains
Concert et coeur avec les mains

Alors que la saison des festivals s’ouvre doucement, la question de l’empreinte carbone des tournées musicales se pose à nouveau. Car pour aller de Buenos Aires à New York en passant par Paris, pour le plus grand plaisir de nos oreilles, les grands groupes de musique polluent énormément. Et si les tournées, et plus largement l’industrie musicale, devenaient enfin plus écolo ?

L’heure de la prise de conscience 

La question du bilan écologique des tournées est entrée avec fracas dans le débat public en novembre 2019 : Chris Martin, chanteur et leader de Coldplay, annonçait alors que le fameux groupe de pop-rock ne ferait pas de tournée mondiale pour son dernier album. En cause : l’impact environnemental du groupe qui, pour sa précédente tournée de 122 concerts, avait mobilisé trente-deux camions et 109 personnes, comme le rappelle Slate

Le problème, c’est que les avions font trop de dégâts et affectent le monde d’une manière qui n’est pas terrible (...). Mais mon problème, c’est que je fais un métier qui m’oblige à prendre l’avion”, s’interrogeait également la chanteuse de pop Billie Eilish, la même année, à l’occasion d’une interview. En effet, comment un groupe ou un artiste à la renommée internationale peut-il effectuer son métier et contenter ses fans s’il ne peut se déplacer en avion ? Comment rendre ses tournées plus éco-friendly ? 

Quelques mois à peine après les bonnes résolutions de Coldplay, la pandémie est passée par là : adieu les concerts, les sorties au grand air et les tournées mondiales. Le débat fut momentanément oublié du grand public - avant que Massive Attack ne vienne nous en reparler.

Les conseils de Massive Attack

En effet, le groupe de trip-hop s’est exprimé, à l’occasion de la COP 26 de novembre 2021, sur la meilleure manière de “décarboner la musique live”. Selon Robert Del Naja, leader de Massive Attack, la première chose à faire pour les groupes “petits ou grands” est de prendre le train tant que faire se peut. Mais c’est aussi et surtout de se faire accompagner par des professionnels afin de créer des tournées éco-responsables. 

En effet, la bande originaire de Bristol est désormais accompagnée par le Tyndall Centre for Climate Change, une organisation britannique réunissant scientifiques, ingénieurs et spécialistes divers pour conseiller des organismes privés et publics dans leur passage à un mode de fonctionnement plus durable. Ceux-ci ont donc accompagné Massive Attack dans la création d’une “feuille de route” pour des tournées écolo. Disponible en ligne en anglais, le document traite de nombreuses choses : l’alimentation diesel en extérieur, l’utilisation de l’aviation, l’utilisation de l’énergie lors des concerts, etc. 

Cette prise de conscience progressive a aussi encouragé, en France et à l’international, la naissance d'organisations dédiées à la décarbonisation des concerts. The Green Room développe, par exemple, “des stratégies créatives pour le changement environnemental et sociétal dans le monde de la musique”. Sensibiliser le public, se faire accompagner et adopter les bons gestes : voici quelques-uns des bons réflexes que les groupes commencent à adopter pour rendre leurs tournées plus vertes, dans une industrie qui se sensibilise peu à peu. 

Auteur : Benjamin B

Crédit Photo : Creative Commons

Partager