L'idée peut sembler radicale, voire inconcevable pour certains, mais elle a suscité l'attention et la réflexion de nombreuses personnes à travers la France. La proposition émane de l'ingénieur et conférencier, Jean-Marc Jancovici, cofondateur du thinktank Shift Project, qui a avancé en mai dernier sur les ondes de France Inter une idée qui pourrait changer la manière dont nous envisageons nos déplacements en avion.

La proposition est simple en apparence : limiter les voyages en avion à seulement quatre allers-retours par personne au cours de toute une vie. Une proposition qui peut sembler drastique à première vue, mais qui soulève des questions cruciales en ces temps de préoccupation grandissante pour le changement climatique et l'empreinte carbone.

Selon une récente enquête menée par le CSA, il semblerait que 41 % des Français ne seraient pas opposés à cette idée. Quatre Français sur dix seraient favorables à l'introduction d'une limite stricte de quatre vols par personne. Une preuve que la sensibilisation aux enjeux environnementaux gagne du terrain et que de plus en plus de citoyens sont prêts à envisager des changements significatifs dans leur mode de vie pour réduire leur impact sur la planète.

Les chiffres mettent en lumière l'urgence de repenser nos choix de déplacement. L'ADEME révèle que chaque kilomètre parcouru en avion émet 285 grammes de CO2, bien plus que les 158 grammes émis par une voiture et les quelque 10 grammes produits par un voyage en train. Face à de telles statistiques, il est compréhensible que l'idée d'une limitation des vols en avion trouve un écho positif auprès de la population.

Le rapport du CSA met également en avant d'autres statistiques intéressantes. Environ 64 % des Français âgés de 18 ans et plus déclarent être favorables à une réduction à moyen terme de leur utilisation de l'avion pour des raisons environnementales. Parmi eux, 41 % se disent très en faveur de cette démarche. Ce chiffre atteint même 48 % parmi les moins de 35 ans, illustrant ainsi la réceptivité des jeunes générations à ce type d'initiatives.

L'ingénieur lui-même avait expliqué en mai dernier que sa proposition n'était pas axée sur une interdiction totale des voyages en avion, mais plutôt sur une prise de conscience de l'impact de nos choix sur l'environnement. Il s'agirait d'encourager des décisions de voyage plus réfléchies et responsables, en favorisant d'autres modes de transport plus respectueux de la planète. Alors que le débat sur la durabilité continue de prendre de l'ampleur, une chose est certaine : les mentalités évoluent et de nouvelles approches en matière de mobilité pourraient bien façonner notre avenir.

Autrice : Carla P

Crédit Photo : iStock/martin dm