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Les drones sont-ils plus écologiques que les feux d’artifice ?

Publié le 11 septembre 2023 à 22h00

Spectacle de drones représentant un homme qui joue du saxophone en pleine nuit
Spectacle de drones représentant un homme qui joue du saxophone en pleine nuit

Depuis presque dix ans maintenant, les drones s’installent dans toute une panoplie de corps de métier et surtout ceux de l’événementiel ! Ces petits robots volants remplacent même de plus en plus souvent les feux d’artifices pour réaliser de véritables ballets festifs. Mais lesquels sont les plus favorables à l’environnement ? On fait le match ! 

Le saviez-vous ? Inventé en Chine aux alentours du Xe siècle, le feu d’artifice, lorsqu’il est ramené en Europe par Marco Polo, conquiert tout de suite le cœur de la noblesse française. C’est le roi Louis XIII qui inaugure les feux d’artifice en France puisque le premier spectacle pyrotechnique jamais tiré a lieu pour son baptême à Fontainebleau, en 1606. Le spectacle est réitéré sur la place des Vosges en 1615 à l’occasion de son mariage avec Anne d’Autriche. 

Bien que réservés à la cour pendant des siècles pour montrer la grandeur du roi, les feux d’artifice se sont popularisés pour devenir un incontournable des fêtes populaires au cours du XXe siècle. Ces dernières années pourtant, les spectacles pyrotechniques font face à de sérieux concurrents : les drones et leurs sublimes ballets volants. Mais pour la planète, que vaut-il mieux utiliser ? Drones ou feux d’artifice ? Alors que ces derniers sont souvent critiqués – pour libérer des gaz, créer des explosions de particules fines ou perturber la faune, qui gagnera le combat écologique ? 

Étoiles dans les yeux, ravage dans les airs

Un feu d’artifice est le résultat d’une combinaison plutôt simple : celle d’une poudre noire et de billes en sels métalliques appelées étoiles. Lorsque celles-ci entrent en combustion, elles libèrent des particules incandescentes à l’origine du spectacle que l’on peut observer dans le ciel. Si à l’époque des rois seuls le blanc et le jaune égayaient le ciel nocturne, il faut attendre certaines découvertes du XVIIe siècle et la modernisation de la chimie pour voir apparaitre du rouge ou encore du bleu.

Toutes ces couleurs mélangées créent un spectacle magique aussi bien pour les plus petits que pour les plus grands. Mais ce tableau scintillant qui dure en moyenne une dizaine de minutes a un impact pour la faune et la flore environnante. Selon une étude australienne de janvier 2023, les feux d’artifice créent un stress chez les animaux qui peut avoir des répercussions sur leur reproduction voire sur leur cycle migratoire. De plus, la combustion de la poudre noire émet une quantité importante de CO2. Selon Futura, le feu d’artifice du 14 juillet produirait l’équivalent d’un trajet de 12 500 km en voiture essence, soit 1,5 tonne CO2. Tout cela sans compter les répercussions des poussières dues à la combustion qui contaminent notamment les plans d'eau.

Alors que faire ? Les feux d’artifice, bien que très beaux à voir, sont des moments de réunion et d’émerveillement que certains attendent avec impatience. Pourtant, face à l’urgence écologique, devrait-on les supprimer ? Certes, certaines techniques sont développées pour réduire son impact environnemental comme la propulsion par air comprimé et le remplacement de certaines substances chimiques comme le perchlorate par des composés azotés mais des alternatives moins bruyantes devraient être privilégiées.

Faire briller le ciel sans étincelles

Ainsi, ce qui se rapproche le plus d’une création pyrotechnique reste les ballets de drones. Contrairement aux traditionnels feux, l’impact écologique des drones est amorti par le nombre d’utilisations de ceux-ci, qui peut se compter par centaines. Par ailleurs, selon le magazine spécialisé Light Zoom Lumière, les matériaux utilisés pour fabriquer l’objet peuvent être recyclés jusqu’à 95 %. De plus, les petits objets volants permettent une création visuelle plus poussée puisque des textes et des formes peuvent être dessinés dans le ciel de façon distincte. 

La ville de Bordeaux, à l’occasion de sa fameuse fête du vin, et dans une optique de respect de l’environnement, a fait danser les drones de l’entreprise locale Dronisos pour esquisser des bouteilles ou encore des verres de vin dans le ciel étoilé, le tout avec un niveau sonore moindre puisque seul l’air brassé par les hélices se fait entendre.

Drones versus feux d’artifice : spectacles complémentaires ? 

En un mot, le spectacle de drones a de très nombreux atouts face aux feux d’artifice. Un spectacle de drones ne produit pas de pollution chimique ou sonore, ne crée pas de débris, ne risque pas de lancer des incendies et peut même reproduire n’importe quelle forme, selon l’événement et le public. 

Bien sûr, le processus de fabrication des drones a lui-même un coût environnemental, comme tout type de produits électroniques. Mais parce que les entreprises spécialisées dans les spectacles de drones comme Dronisos réutilisent la même flotte d’appareils plusieurs années durant, ce coût initial, impossible à mesurer précisément, est largement réduit. 

Aujourd’hui, même Disneyland Paris a adopté l’utilisation de drones pour ses grandes fêtes. Mais en complément des feux d’artifices et non pas en remplacement. Alors, qui gagne le match ? Les drones, sans aucun doute. Mais ces deux spectacles, féériques aux yeux de tous et qui n’apportent pas les mêmes émotions, sont finalement complémentaires. 

Autrice : Flavie R

Crédit Photo : pedphoto36pm

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