# Économie

Les animaux, adorables travailleurs des champs

Publié le 12 avril 2023 à 22h00

Chèvres prenant la pose
Chèvres prenant la pose

Depuis quelques années maintenant, on parle de la robotisation des métiers et l’agriculture n’y échappe pas. Mais si la vraie menace venait des animaux ? Ces petites bêtes toutes mignonnes qui gambadent dans les champs pourraient même remplacer les robots !

Le baby boom aura eu raison de l’agriculture. Après la Seconde Guerre mondiale, la population française a vu son nombre d’habitants exploser, passant de 40 millions de personnes en 1945 à 50 millions seulement 15 ans plus tard ; depuis, ce nombre ne cesse d’augmenter. Pour faire face à ce boom, l’agriculture a dû s’adapter. Il a fallu augmenter les surfaces et, surtout, les rendements. C’est à ce moment-là que les engrais et les pesticides sont entrés dans l’arène : quand les engrais boostent les cultures, les pesticides les protègent des mauvaises herbes, des champignons ou encore des insectes. Toutefois, les scientifiques ont rapidement alerté quant aux dangers de ces produits chimiques. Aujourd’hui, la liste des pesticides autorisés dans l’agriculture se voit réduite d’année en année.

Alors quand les boosters chimiques ne sont plus autorisés, il faut revenir aux méthodes ancestrales et faire confiance à Dame Nature. C’est pourquoi de nombreux agriculteurs ont décidé de passer à l’éco-pâturage pour pallier les interdictions des herbicides et revenir à une agriculture plus respectueuse de l’environnement. Si les brebis sont pour l’instant les stars de cette méthode, d’autres animaux, parfois plus efficaces, font leur entrée dans les champs français. Mais qui sont ces animaux qui se baladent entre les plants ?

Le Kunekune, nouveau prince des vignes

Si la brebis est efficace, le Kunekune l’est encore plus. Ce petit cochon néo-zélandais est une petite révolution dans le milieu agricole. Contrairement aux brebis, il prend les mauvaises herbes à la racine grâce à son groin. De plus, en fouillant pour trouver l’origine des plantes indésirables, il aère le sol par la même occasion. Naviguant dans les rangées de vignes, ce cochon nain ne peut pourtant pas atteindre les grappes de raisin et ne mange que les vignes mortes.

Pas mal, non ? Une découverte d’autant plus appréciable puisque c’est sur les vignes mortes que se développe le mildiou, une maladie qui se transmet d’ancienne à nouvelle vigne. Le Kunekune permet donc un travail de désherbage plus complet que celui d’une brebis, le tout sans abîmer les cultures grâce à sa petite taille (environ 40 cm) et son poids (entre 30 et 50 kg) plutôt raisonnable pour un cochon. Et en plus, il est mignon. 

Cochon Kunekune gambadant dans l'herbe
Cochon Kunekune gambadant dans l'herbe

Le mulard, policier des rizières

Dans les rizières, les canards sont des désherbants très puissants. Une fois la pousse de riz levée et la rizière inondée, les canetons mulards sont lâchés dans les champs pour deux mois. Ils mangent les mauvaises herbes, oxygènent l’eau et fertilisent le sol en le piétinant. Lorsque les épis apparaissent, la joyeuse équipe de palmipèdes est dirigée vers une parcelle. Un processus répété jusqu’à la récolte. 

Cette méthode ancestrale asiatique, c’est Bernard Pujol, un riziculteur camarguais, qui l’a ramenée en France. Lors d’un voyage au Japon, son fils remarque que les riziculteurs utilisent des canards pour désherber leurs parcelles. Après un temps de réflexion, Bernard Pujol décide d’adapter cette méthode aux conditions imposées par la culture en Camargue. Une bonne alternative aux herbicides et engrais puisque chaque hectare désherbé par un canard représente une économie de 240 heures de travail manuel.

Trois canards "mulard"
Trois canards "mulard"

L’oie, la tondeuse véritable

Si l’oie a pour réputation de ne pas être très sympathique, pour les agriculteurs, elle a une valeur inestimable. Herbivore de nature, l’oie ne laisse passer aucun brin d’herbe. Véritable tondeuse sur pattes, une oie mange environ 800 g d’herbe par jour et, de par son poids, ne tasse pas les sols. D’ailleurs, sa fiente est un bon engrais pour le sol puisqu’elle est riche en azote et en phosphore. Pour couronner le tout, cet oiseau territorial défendra coûte que coûte le territoire qu’elle doit entretenir.

Fun fact : dans une ferme de Normandie, des paons côtoient des oies, des poules et des cochons dans un verger ! Insectivores, ils aident les oies à se débarrasser des insectes qui pourraient nuire au bon développement des pommes.

Un, deux, oies!
Un, deux, oies!

Autrice : Flavie R

Crédit Photo : Aydin Mutlu, Sasha Fox Walters, Victoria Moloman, Say-Cheese

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