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En Champagne, les vendanges de tous les défis

Publié le 10 octobre 2022 à 22h00

Homme récoltant des raisins à la main dans un vignoble
Homme récoltant des raisins à la main dans un vignoble

Symbole de l’exception française, le champagne s’adapte et s’épanouit plus que jamais en 2022. La clé du succès ? De la flexibilité, des vignerons passionnés et des clients toujours plus charmés !

Les aléas climatiques, le COVID et un contexte géopolitique complexe teinté d’inflation ont mis à mal le secteur viticole. Plus encore que le vin, le champagne est un produit complexe, rare, associé à une certaine idée de l’opulence et du luxe. 

Il est pourtant au meilleur de sa forme – de quoi réjouir les quelque 4 000 exploitants champenois qui font vivre ces cuvées d’exception. En effet, les chiffres sont tombés : 332 millions de bouteilles de champagne ont été vendues dans le monde l’an passé ! Après une période de creux au moment de la pandémie en 2020 et les épisodes de gel qui ont compromis les récoltes de l’automne 2021, ces vendanges 2022 se placent sous le signe de l’optimisme, de la résilience et de la durabilité. 

Faire face à la crise climatique

Autrefois prévues pour fin septembre, les vendanges en Champagne ont débuté à la fin du mois d’août. En cause, les épisodes caniculaires : un phénomène « de plus en plus fréquent depuis quinze ans environ » note Vincent Léglantier, vigneron et président du Syndicat Général des Vignerons de la Champagne. 

La Champagne se situe pourtant dans la région la plus septentrionale de France, un atout pour les vignes ainsi moins affectées par les climats extrêmes que d’autres en France. Le temps où on cueillait les raisins sous la neige paraît pourtant fort lointain, se souvient l’exploitant. Face à ces phénomènes météorologiques extrêmes, il faut être prudent et surtout rester soudés. L’une des forces de la Champagne, c’est l’esprit de coopération qui règne entre chaque acteur du milieu, comme le réseau MATU, qui réunit les vignerons selon leur commune pour faire des prélèvements dans les vignes afin de suivre leur degré de maturité. « On surveille tout quelques mois avant les récoltes : on déguste les baies, on pèse l'acidité, on pèse le sucre, on déguste le jus pour voir comment il évolue afin que ça n'ait pas d'incidence pendant la vinification et qu'à la fin, le consommateur puisse toujours déguster le produit d'exception qu'est le champagne », explique Vincent Léglantier.

Champagne durable, mode d’emploi

Un bon champagne est donc soumis à un processus rigoureux qui demande aussi de parfois se montrer plus flexible face à un climat de plus en plus imprévisible. Seulement cela ne suffit pas :  il faut entamer une démarche plus durable. Par exemple, de nouveaux cépages s’invitent dans le cahier des charges de l'appellation comme le « Voltis » beaucoup plus résistant aux maladies et qui permet de limiter les traitements. 

Faire du champagne dans le respect de la terre et des exploitants est la philosophie d’EPC, une maison de champagne opérant sur le modèle de la coopérative. Pas de label écoresponsable mais une agriculture raisonnée et de bons produits : « On ne fait que du blanc de blanc avec un seul cépage, une seule année et un seul terroir dans chacune des cuvées. Le meilleur vin est celui présenté dans son plus simple appareil », se félicite Edouard Roy, son fondateur. Moins de parcelles à gérer, des vins plus droits, ce processus assure la totale traçabilité des champagnes, une agriculture plus durable ainsi qu’une meilleure rémunération pour les vignerons. 

Le champagne, c’est une affaire de famille, qu’il s’agisse d’un savoir-faire intergénérationnel ou d’une collaboration entre exploitants locaux. Pour faire face aux défis climatiques et faire perdurer ce produit de légende, il faut plus que jamais être vigilant et se serrer les coudes constate Edouard Roy. Depuis ses débuts en 2019, Roy et ses équipes s’attachent à valoriser le terroir et les circuits courts. « Les années 2021 et 2022 sont aux antipodes l’une de l’autre, c’est pour ça qu’il faut absolument s’attarder sur tous les processus, être prudent, écouter la terre et les vignes », conclut-t-il. Pour que le champagne soit toujours meilleur. 

Autrice : Carla P

Crédit Photo : Sestovic / iStock

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