# Culture & Loisirs

La folle histoire de Mario

Publié le 27 mai 2024 à 07h32

enfant jouant sur une borne d'arcade à Donkey Kong
enfant jouant sur une borne d'arcade à Donkey Kong

Le plombier à moustache le plus connu du monde est de retour pour une nouvelle aventure en papier sur Nintendo Switch ! Depuis plus de quarante ans maintenant, Mario a su marquer plusieurs générations de joueurs grâce à ses multiples versions. Retour sur l’histoire folle de ce personnage aux plus de 200 jeux.

L’histoire de Mario ne peut commencer sans que l’on évoque l’enfance de son créateur : Shigeru Miyamoto. Ce Japonais né en 1952, a passé une grande partie de sa jeunesse entouré de forêts et de montagnes. Si l’environnement était propice à l’exploration et à l’aventure, il raconte qu’une grotte cachée l’intriguait autant qu’elle l’effrayait. Un beau jour, il prend son courage à deux mains et, avec sa lanterne, s’enfonce à l’intérieur de cette sombre cavité. Il en ressort des idées plein la tête et n’a alors qu’une envie : que tout le monde fasse une expérience aussi enrichissante que celle qu’il venait de vivre en explorant des endroits mystérieux. Il devra cependant attendre son entrée chez Nintendo en 1977 pour prolonger ce rêve.

Passionné d’aventure, il s'intéresse également au dessin. Ayant grandi sans télévision et loin de la ville, c’est lors des rares sorties annuelles à Kyoto que ses parents lui font découvrir le cinéma, notamment à travers les films de Disney. Et lorsque son père ramène leur première télévision durant ses années collège, il découvre l’art du manga et de l’animé. Une révélation pour le jeune Shigeru Miyamoto qui se lance dans des études de design industriel et, à l’âge de 24 ans, intègre l’équipe Nintendo.

Mario, le charpentier

Lorsque Shigeru Miyamoto fait ses premiers pas dans la firme japonaise, cela fait près de dix ans seulement que cette dernière s’est lancée dans le monde du jeu vidéo. En 1981, suite à l’échec de son jeu d’arcade Radar Scope, une sorte de Space Invaders, le directeur de la société commande un nouveau jeu à Gunpei Yokoi, un concepteur de jeux vidéo. Et puisque Shigeru Miyamoto manifeste son envie de créer, il rejoint le projet. Mais que vont-ils créer ? Pour le jeune designer, fini les labyrinthes, les jeux de tir ou de sport, il faut inventer quelque chose qui n’existe pas encore sur le marché.

Il rêve de créer un jeu basé sur un triangle amoureux. Il pense alors à Popeye mais, Nintendo n’ayant pas les droits, il décide de réorienter son récit. Inspiré de La Belle et la Bête, il imagine un triangle amoureux entre un gorille, un charpentier et une jeune femme. C’est ainsi que naît Donkey Kong, le premier jeu avec une trame narrative et plusieurs niveaux. L’histoire se construit ainsi : pour échapper à la maltraitance de son maître, Jumpman, Donkey Kong kidnappe son amoureuse, Lady, avant d’escalader des poutres de construction. Le charpentier s’élance alors à la poursuite du gorille en montant les poutres et sautant au-dessus des barils envoyés par le singe. Au fil des niveaux, de nouveaux obstacles apparaissent et, lorsque le protagoniste arrive sur la dernière plateforme, les poutres soutenant Donkey Kong s’effondrent, l’emportant avec, et laissant Lady et Jumpman au sommet, plus que jamais amoureux.

La naissance d'une légende

Mais comment Jumpman, ce personnage cruel est-il devenu l'attachant Mario ? Pour commencer, il change de prénom lors de la sortie de Donkey Kong Jr. en 1982 suite à une heureuse coïncidence. Lors d’une réunion au siège américain de Nintendo, le propriétaire des lieux entre en trombe dans la salle pour réclamer le loyer impayé. Si cet acte surprend, un employé américain est frappé par la ressemblance entre l’homme et le personnage à moustache. Il se presse de remonter l’information à Shigeru Miyamoto et en hommage change le nom de Jumpman pour Mario.

Avec sa salopette, sa casquette et sa moustache, Mario devient une véritable icône de la marque Nintendo. Un pari risqué quand on sait qu’à l’origine, ce personnage cache un problème de pixels et de couleurs. En effet, lors de la conception de Donkey Kong, les développeurs et créateurs ont dû faire face à des choix. Puisque les cheveux et les lèvres étaient trop difficiles à dessiner, ils ont opté pour une casquette et une moustache. Quant aux vêtements, des gants blancs sont choisis pour contraster avec l’écran et la salopette permet de distinguer les mouvements des bras. D’ailleurs, dans cette première version, la combinaison du charpentier n’est pas rouge, mais bleue. Ce n’est qu’à la sortie de Super Mario Bros en 1985 que les couleurs s’inversent : Mario revêt sa fameuse salopette rouge et devient alors plombier.

Une star internationale

Depuis les années 1980, Mario a bien évolué. Dans son premier jeu éponyme, Mario Bros. sorti en 1983, Luigi fait son apparition. Il sera rejoint quelques années plus tard par Princess Peach, Toad, Bowser, Yoshi, Daisy, et toute la clique. Aujourd’hui, la franchise Mario compte plus de 200 jeux à son actif. C’est un vrai phénomène mondial : l’italien en salopette a même sa propre avenue dans la ville de Saragosse en Espagne, qui rejoint la rue Tetris. 

En 43 ans de carrière, le moustachu a su faire oublier son image de tyran, pour devenir le personnage courageux qu’on connaît. Encore aujourd’hui, l’univers coloré et parfois déjanté permet de rallier petits et grands pour des parties de console endiablées. Pour sa nouvelle sortie, Mario revient pour une deuxième édition de Paper Mario. Le pitch fait encore mouche : alors qu’il devait rejoindre Peach à Port-Lacanïe, cette dernière est introuvable. Et lorsqu’il apprend que des Gemmes Étoiles existent, il décide de se lancer à leur recherche en pensant trouver par la même occasion la princesse. La trouvera-t-il ? À vous de jouer !

Autrice : Flavie R

Crédits photo : Kelly Sikkema

Partager