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La fin du ticket de métro : du carton au collector
Publié le 28 octobre 2025 à 10h57

Le 1er novembre, c'est la date fatidique : le fameux ticket de métro en carton tire sa révérence dans les points de vente. Pour certains, c'est juste un changement pratique… mais pour les passionnés, c’est la page d'une véritable icône urbaine qui se tourne.
Le ticket de métro parisien, c'est bien plus qu'un simple bout de carton : un objet culte, un petit trésor recherché par les aficionados comme un souvenir du quotidien. En ligne, on trouve moult éditions rares, parfois même le Graal pour les zinzins du métropolitain : des carnets jamais poinçonnés. Entre nostalgie et folie douce pour ces reliques urbaines, le ticket s’offre une seconde vie grâce aux passionnés.
Une histoire haute en couleurs
Depuis son apparition en 1900, le ticket joue son rôle de passeport pour l'aventure citadine. Ses couleurs flashy distinguaient les voyageurs de la première et de la seconde classe. Des catégories qui ont perduré pendant près d'un siècle.
L'époque était au papier, validé manuellement par le poinçonneur, ce héros des quais immortalisé en chanson par Gainsbourg en 1959. À partir des années 20-30, le papier laisse place au carton plus costaud, mais surtout plus pratique.
« Ticket chic, ticket choc »
Les sixties sonnent décidément avec révolution. En 1968, adieu le poinçon et bonjour la bande magnétique à valider soi-même ! Le ticket, jaune vif et épuré, devient un véritable symbole, notamment grâce à la campagne de pub « Ticket chic, ticket choc » en 1982.
Cap sur le 21e siècle : le violet fait son apparition. Le ticket « t+ » signe l’uniformisation pour métro, bus, tram, RER… bref, tous à la même enseigne. Définitivement has been, le bon vieux ticket en carton laisse progressivement sa place à sa version dématérialisée et aux abonnements.
Madeleine de Proust
Connaissez-vous les esitériophiles ? Ces êtres, collectionneurs exclusifs des tickets de métro, forment une communauté passionnée qui carbure à la nostalgie. Leur obsession ? Décrypter chaque détail graphique et toutes les tendances.
Parmi les éditions les plus recherchées, trois se détachent du lot :
- Le premier ticket de 1900, tout rose bonbon pour la première classe, crème pour la seconde.
- Les éditions du bicentenaire de la Révolution, imaginées par le peintre belge Jean-Michel Folon, qui comprenaient notamment la mention « Bicentenaire de la Révolution française ».
- Et le fameux ticket jaune citron de 1973, avec sa bande magnétique marron, qui a dit adieu aux poinçonneurs au profit des portillons automatiques.
La fin progressive du ticket papier, prévue jusqu’en 2026, rend nostalgique ces intéressés qui le vivent comme la perte d’un important symbole urbain. Un trésor, que même les Archives de Paris chérissent, en lançant depuis 2023 des collectes pour rassembler les tickets anciens.
Auteur : Thomas L
Crédit Photo : Media Raw Stock/iStock

