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Restauration de Notre-Dame : 5 métiers méconnus

Publié le 20 mai 2024 à 08h20

Cinq ans après l'incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris, le projet de restauration entre dans sa phase finale, avant une réouverture annoncée le 8 décembre prochain. Un chantier hors normes qui met à l’honneur des métiers d’art trop peu connus du grand public qui ont pourtant permis à ce monument de retrouver sa superbe.

C’est une image qui reste gravée dans les mémoires. Le 15 avril 2019, le monde entier retient son souffle alors que les flammes dévorent l'emblématique toiture de Notre-Dame. Plus de 400 pompiers œuvrent contre l'incendie, risquant leur vie pour sauver ce monument à l’aura internationale. Pas de temps à perdre, dès le lendemain, les appels aux dons pour la reconstruction de la bâtisse se succèdent et un immense chantier est lancé.

L'une des premières étapes de ce périple a été la consolidation et la sécurisation de la structure de la cathédrale. Avec 1 200 tonnes d'échafaudages, les ouvriers ont œuvré pour renforcer le bâtiment, pour garantir une base solide en vue de la reconstruction. Puis est venu le temps de la charpente, une tâche hors normes qui a nécessité l'abattage de plus de 2 000 chênes provenant des forêts françaises et le défi de reconstruire la flèche, afin de la faire correspondre à la vision de l'architecte Viollet-le-Duc datant de 1859. Mais derrière ces exploits se cachent des artisans dont les métiers sont souvent relégués à l'ombre. 

Dinandier, un vrai savoir-fer

Les dinandiers, experts dans le travail du cuivre, du laiton et de l'argent, ont été les maîtres de la restauration des sculptures métalliques de la cathédrale. Leur savoir-faire artisanal, combiné à une connaissance approfondie des matériaux, a été crucial pour préserver l'authenticité des œuvres endommagées. Pour devenir dinandier, plusieurs voies sont possibles. Les aspirants peuvent suivre une formation en chaudronnerie, avec des options spécialisées telles que la réalisation en chaudronnerie industrielle. Après l'obtention d'un CAP ou d'un BAC pro dans ce domaine, ils peuvent poursuivre leur apprentissage lors d'un Tour de France ou en suivant des formations spécifiques comme le DMA Décor architectural ou le DNMADE Objet.

Facteur d’orgues, suivre les notes à la lettre

Les facteurs d’orgues, artisans du son divin, ont entrepris la tâche monumentale de restaurer celui de Notre-Dame. Gardiens de la tradition et de la technologie, ils ont redonné vie à cet instrument emblématique en travaillant sur chaque composant avec une précision méticuleuse. Pour devenir facteur d’orgues, une formation spécifique est nécessaire. En France, une école nationale dispense un cursus offrant des spécialités telles que l'organier ou le tuyautier. Les étudiants peuvent également poursuivre des études supérieures dans le domaine de l'artisanat et des métiers d'art, avec une spécialisation en facture d'orgues.

Maître verriers, laisser entrer la lumière

Les maîtres verriers ont été les gardiens de la lumière qui illumine l'intérieur de Notre-Dame. Leur travail a consisté à restaurer les vitraux majestueux qui ornent les fenêtres de la cathédrale. À travers leur maîtrise des techniques ancestrales et leur sens artistique, ils ont recréé la splendeur des vitraux d'origine, permettant à la lumière divine de percer à nouveau les ténèbres. Pour devenir maître verrier, plusieurs parcours sont possibles. Après une formation initiale en CAP Arts et techniques du verre, les aspirants peuvent se spécialiser en suivant un BMA Verrier décorateur ou une FCIL Peinture sur verre. Des études supérieures en DMA Décor architectural ou en DNMADE Ornement sont également envisageables.

Carrier, au cœur des pierres

Les carriers ont joué un rôle crucial dans la reconstruction des voûtes de Notre-Dame. Leur expertise dans l'extraction et la taille de la pierre a permis de sélectionner les matériaux les plus nobles pour restaurer l'architecture de la cathédrale. Chaque bloc de pierre a été façonné avec précision, préservant ainsi l'authenticité et la solidité de l'édifice. Pour devenir carrier, une formation en CAP Industries extractives est recommandée. Celle-ci peut être complétée par des certifications supplémentaires pour la conduite d'engins de chantier ou la manipulation d'explosifs, selon les exigences du secteur.

Patineur, figures de style

Les patineurs ont apporté la touche finale à la restauration des sculptures métalliques de Notre-Dame. Leur talent et leur expertise dans le lustrage du métal ont permis de redonner vie à ces œuvres d'art, leur conférant une nouvelle jeunesse. Chaque détail a été méticuleusement restauré pour retrouver son éclat d'origine, témoignant du dévouement et de la passion de ces artisans. Pour devenir patineur, il n'existe pas de formation spécifique. Cependant, une expérience préalable dans le travail du métal, acquise par le biais d'une formation en fonderie ou en bronzage, est souvent requise. L'apprentissage du métier se fait généralement en atelier, aux côtés de professionnels qualifiés.

La restauration de Notre-Dame de Paris incarne un effort monumental visant à préserver et à restaurer à l’identique un symbole culturel d'importance mondiale. Grâce au travail et à l'expertise des artisans, elle retrouve progressivement de sa superbe. Nul doute que lors de sa réouverture, les visiteurs seront éblouis devant tant de splendeur !

Autrice : Carla P

Crédit Photo : D. Lentz/iStock

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