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A We Love Green, une sélection Food toujours plus pointue et responsable en 2024

Publié le 28 mai 2024 à 10h11

Ça y est, on sait enfin ce qu’on va manger à We Love Green cette année. Toujours 100% veggie, cette édition promet d’être hyper gourmande et innovante. 50 restaurants sont prêts à relever le défi de régaler les 100 000 festivaliers attendus ! Mais, comment se fait la programmation food d’un festival éco-responsable ? On a posé la question à Farah Keram, jurée émérite et journaliste solaire. 

Il y a quelques semaines, le jury restauration s’est retrouvé à la Recyclerie, un écolieu parisien qui abrite une ferme urbaine, pour sélectionner la cinquantaine de restaurants qui seront présents sur le festival. Parmi eux, Fanny Giansetto du label écotable (label qui recense les restaurants éco-responsables et les accompagne dans leur démarche, ndlr), Jordan Moilim de l’émission  Très Très Bon, Alain Ducasse et Farah Keram. Basée à Paris, cette journaliste culinaire et autrice d'origine franco-algérienne, explore avec passion les intrications entre nourriture, histoire et identité dans le monde de la gastronomie nord-africaine. Son intérêt particulier pour le pain, qu'elle considère comme un véritable témoin culturel au-delà des frontières méditerranéennes, est au cœur de son travail. Avec des contributions régulières dans  le guide gastronomique Fooding ou l’émission 28 Minutes sur ARTE, ainsi que son livre Faire son Pain paru aux éditions Ulmer, elle est une plume incontournable dans le paysage culinaire contemporain. Fondatrice de la newsletter « Mythologies » en 2023, elle continue d'explorer les récits cachés derrière les plats. 

Selon toi, qu’est-ce que c’est que de la bonne bouffe de festival ? 

Farah Keram :

Le menu parfait pour un festival est si subjectif ! C’est ce qui rend le travail de juré intéressant. Mais je dirais que la nourriture se doit d’être nourrissante, énergisante et adaptée à la météo… Et si We Love Green est désormais 100% veggie et que je suis, à titre personnel, peu amatrice de viande, rien ne dépasse à mes yeux le sandwich merguez-frites.

Qu’est ce qui t’as donné envie de prendre part au jury ? 

FK :

La force de ce jury a été de réunir des personnalités engagées aussi bien sur les questions d’alimentation durable, de gastronomie, de cuisine de partage, que de transition écologique. Avoir pu observer de près les échanges et réflexions des deux présidents du jury, Alain Ducasse et Romain Meder, deux figures de proue de la gastronomie, sur le répertoire culinaire des festivals, a été éclairant. Pouvoir se concerter, échanger entre journalistes, chef.fe.s, auteur.ice.s, entrepreneur.e.s sur nos attentes, nos réticences et joies communes a été très enrichissant. C’est malheureusement trop rare dans notre milieu ! On prend rarement le temps de se retrouver entre différents corps de métiers. 

Qu’as-tu pensé des propositions des candidats ? 

FK :

Elles étaient riches et variées, même si nous avons tout de même déploré le manque de propositions originales dans les desserts. Cette année, elle répondait au nom de cookies chez une majorité de candidats… Lorsque l’on se trouve devant un menu qui allie créativité, fraîcheur et singularité, le final du classico-classique « cookies » nous laisse un peu sur notre faim. 

Les noms des restaurants présents sur le festival viennent d’être dévoilés, comment décrirais-tu cette sélection ? Y a-t-il un fil conducteur ?

FK :

Tout d’abord, tous et toutes s’inscrivent dans le bon respect du cahier des charges Écotable qui est une condition sine qua non pour faire partie de la sélection (produits de saison, pas de produits transformés, industriels, circuit-court, optimisation du transport, distribution des invendus…). Ce sont également des restaurants qui ont réussi à concilier une cohérence dans leur déroulé (Entrée + Plat + Dessert), ainsi que dans les saveurs convoquées. Enfin, nous avons été enthousiastes face aux nombres de propositions de cuisines caribéennes, nord-africaines, nord et sud asiatiques… Cela est à l’image de la scène culinaire parisienne qui se teinte de plus en plus des cuisines de ces diasporas. 

A quoi ressemblerait ta journée de festival idéale ? 

FK :

Je pense que je suis un peu trop nostalgique… Je souhaiterais voir Sade, Idris Muhammad, Cheb Hasni s’enchaîner sur scène, si possible au milieu du désert – en souvenir ému d’un festival en hiver dans le sud algérien il y a quelques années. Mais We Love Green 2024, avec sa programmation musicale et food, emplissent tout de même mon cœur ! Il ne faut pas louper Mamma Nissa, l'un de mes restaurants algériens favoris à Paris, le travail de sa fondatrice Hanane autour, dans et derrière l'assiette, est remarquable, les glaces de À la mère de famille, Plaq (les adorés) et un conseil : ne rater pas la cheffe Glory Kabe ! 

Autrice : Carla P

Crédit Photo : Mickael A.Bandassak/WeLoveGreen

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