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La révolution « no-wash » pour sauver la planète (et notre garde-robe)

Publié le 16 mai 2024 à 09h44

Personne étendant du linge dehors
Personne étendant du linge dehors

Dans notre routine quotidienne, on néglige souvent la corvée de lessive. Ce geste apparemment anodin a pourtant un impact considérable sur l'environnement. Pour certains, la solution est simple : on ne lave plus (ou presque).

Porter la même chemise plusieurs jours d’affilée sans la laver vous paraît inconcevable ? Vous avez failli tomber de votre chaise lorsque le très sérieux PDG de Levi’s a annoncé ne jamais laver ses jeans ? Vous n’êtes pas seul. Pourtant, le réflexe de mettre un vêtement à la machine après l’avoir porté une ou deux fois ne va pas forcément de soi. Et en réalité, cela n’est même pas nécessaire. Cela abîme les fibres, réduit considérablement la longévité du textile et pollue énormément. Pour remédier à cela, une solution un peu radicale mais efficace existe : le « no-wash ».

L’idée est simple : espacer autant que possible ses lessives. Mis à part les vêtements de sport ou les sous-vêtements, on peut facilement reporter tous nos cycles d’après le très sérieux journal The Guardian. Si un vêtement est taché, il est possible de le nettoyer à l’emplacement spécifique avec un peu de savon de fiel par exemple. Du reste, aérer ses vêtements, les passer à la vapeur avec un steamer ou les mettre au congélateur suffit à les garder propres et frais sans avoir recours à des litres d’eau ou des détergents chargés en produits chimiques. 

Le lave-linge, une révolution 

On ne va pas se mentir. La machine à laver le linge, à l’instar du lave-vaisselle ou du réfrigérateur, a révolutionné nos tâches ménagères. Plus besoin d’aller au lavoir ou de tout frotter à la main : l’invention a considérablement modifié nos usages tout en nous faisant gagner du temps. Aujourd’hui, le lave-linge est un incontournable des foyers, 97% des ménages français en seraient équipés selon les estimations de l’INSEE. Néanmoins, la récente flambée des prix de l'énergie nous rappelle à quel point chaque charge pèse sur nos portefeuilles. D’après l’ADEME, le lavage et le séchage du linge représentent 6,4% de la facture d’électricité domestique. 

Qu’il s’agisse d’une prise de conscience écologique ou financière, une étude de 2022 du COFREET et d'Ipsos révèle que 93% des Français lavent plus souvent leur linge à basse température. Autre bonne nouvelle, si le séchage à l’air libre reste la pratique la plus répandue (84%), 57% des interrogés ont diminué leur usage du sèche-linge, et un Français sur 2 (49%) a définitivement renoncé à en s’en procurer un. Grâce à ces données, il est possible de déduire que nombre de nos concitoyens sont sensibles à l’impact de leurs machines. Une étape vers l’extension du mouvement « no-wash » ? 

Laver moins mais comment ?

Pour que nos pratiques changent, il faudrait que l’industrie textile en fasse de même. Parce qu’avant le XXe siècle, les vêtements étaient fabriqués à partir de fibres naturelles qui nécessitent un entretien particulier et bien moins fréquent. Seulement, l’avènement du prêt-à-porter, puis de la fast-fashion, et donc des fibres synthétiques qui rejettent un tas de microplastiques dans l’eau, a permis la démocratisation des machines à laver, ouvrant la voie à une ère de lavages fréquents, rappelle Vox

Car, oui, nos choix vestimentaires sont également à prendre en considération. Alors que l'évolution vers une mode respectueuse de l'environnement gagne du terrain, l'impact du lavage reste largement ignoré. La laine, par exemple, a des propriétés autonettoyantes : laisser un pull s’aérer à l’air frais suffit pour l’entretenir. Un chemisier en polyester va amplifier la sueur car il ne laisse pas la peau respirer contrairement au lin! Résultat : on les lave plus souvent car on a l’impression qu’ils sont sales… 

Soulagés ? Le « no-wash » n’est pas une piètre excuse pour échapper à nos corvées ménagères mais une astuce sérieuse hyper simple à inscrire dans son quotidien. On fait des économies sur nos factures, on agit pour la planète et on gagne du temps ! De quoi entamer un nouveau cycle plus vertueux. 

Autrice : Carla P

Crédit Photo : temmuzcan/iStock

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